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Citation de Abi2


Abi2
03 décembre 2021
Ce serait une erreur de penser que les sociétés dites "traditionnelles" – que l’on qualifie, souvent à tort, de “passéistes”, voir, par exemple, pour les sociétés "traditionnelles" africaines – sont des sociétés immobiles ou figées dans le temps de l’histoire et vivant dans l’ignorance du futur. Ce qu’elles défendent, avec acharnement, c’est une identité et une mémoire collective de luttes passées.

Enervées par un futur énigmatique, elles connaissent donc une dynamique historique. Mais, dans les conditions globales de la dynamique socio-économique du capitalisme, ce futur probable leur échappe sans retour. De là, une mystification d’un passé, de plus en plus réifié, idéologisé. La peur de ce futur, qu’elles pressentent comme redoutable, les amènent à conjurer ce même futur par une ritualisation assumée comme une répétition d’un passé, devenu mythique. Ceci dit, la répétition n’est pas le seul apanage des sociétés "communautaires" traditionnelles. Le capitalisme, lui-aussi, n’envisage le futur de l’humanité que comme une répétition et un prolongement éternel de lui-même – malgré une métamorphose permanente de ses formes –, de son présent, du présent réifié du Capital en son essence (voir les très belles pages que Karl Marx a consacré, dans "Le Dix-huit Brumaire de Louis Bonaparte" : Marx, op. cit., Paris, éditions sociales/Messidor, 1992, 230 p. On consultera avec profit le livre de Paul-Laurent Assoun, "Marx et la répétition historique", Paris, PUF, 1978).
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