Dans ce bouleversant roman, Ana Fernandez nous raconte ses souvenirs d'exil elle remonte le temps dans son Argentine natale par le biais de Paula jeune belge, qui cherche dans la mémoire de Maty, dame âgée, ce qu'elle a vécu, ce qu'elle a pensé, ses souffrances, ses rencontres, ses adieux, ses correspondances.
Un récit vibrant pour que la dictature et ses horreurs ne tombent pas dans l'oubli.
Malgré cela, Ana Fernandez ne tombe pas dans le pathos, son récit est empreint de dignité, et bien que vivant en Belgique, sa terre d'accueil qu'elle affectionne, son coeur est en Argentine.
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Blanca Luz a vraiment existé, née Blanca Luz Brum Elizalde, de nationalité Uruguayenne, c'est une journaliste, peintre, poétesse, femme de lettres, qui a fui l'Uruguay lors de la dictature.
Ana Fernandez nous raconte ici, dans ce roman d'enquête biographique, ses recherches , sous le nom de Guadalupe, sur les moments obscures de la vie de Blanca Luz. Lorsqu'elle a 13 ans, Guadalupe assiste à l'extraction d'une fresque peinte par Siqueiros, peintre muraliste, sur laquelle figure Blanca Luz dont elle était la muse et l'épouse. Plus tard, Guadalupe n'aura de cesse de savoir ce qui est arrivé à cette femme, féministe avant son temps, fort décriée à cette époque, et qui brave les tabous. Guadalupe entreprend alors un voyage qui l'amènera sur l'ïle de Robinson Crusoé (au Chili) où Blanca s'était retranchée pour fuir les médisances.
Ana Fernandez mélange à merveille l'histoire d'une vie dans l'histoire. Elle nous emmène en voyage dans l'univers de la dictature, de la peinture, de la poésie.
Le début de ma lecture a été un peu difficile, ne comprenant pas très bien où Ana Fernandez voulait en venir, mais ensuite, je n'ai plus lâché le livre.
P.S. La traduction est faite par mon frère, ami d'Ana Fernandez (que je connais bien)
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Le présent roman offre le témoignage le plus sensible qui puisse se donner de l'expérience de l'exil. Quitter son pays, ses racines, perdre la trace de ceux que l'on aime, reconstruire sa vie… comment fait-on pour préserver son Moi quand tant de socles vitaux sont ébranlés ?
C'est aussi un roman de la mémoire, nostalgique et peuplé de fantômes.
On y croise une ambiance de secrets, à la limite du fantastique qui n'est pas sans rappeler les pages d'autres grands Argentins comme Borgès ou Cortazar.
En plus de nous livrer une certaine Argentine intime et familiale, Ana Fernandez, par quelques touches délicates, nous parle aussi d'un Bruxelles qui a déjà un peu changé depuis le temps du récit. Ce livre n'est pas un testament, c'est un cadeau contre l'oubli, écrit avec amour pour chacun de nous, quelle que soit notre histoire.
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