Je ne vous ai jamais dit la joie, si intense, que j’ai éprouvée à votre retour de Dijon ; quelle joie, si intense, je ressens chaque fois que je vous vois agir de manière spontanée, comme moi. Et quelle joie encore lorsque, en plein délire, vous dites soudain quelque chose de très profond, comme des illuminations de vie – une lanterne qui ne s’éteint jamais complètement ; j’aime cela aussi. Une vie sombre, et puis cette conscience – j’apprécie cela, vous me comprenez ? –, c’est comme une intensification de tous les plaisirs.
[Anaïs. Louveciennes. Le 9 mars 1932]