Et tout à ses interrogations, Georges en était venu à détester Clayton. Plus encore lorsqu'il lui parlait de leurs affaires communes avec une satisfaction évidente. Aussi implacable et dénué de sentiment qu'il fût, Georges savait que jamais il n'aurait eu le courage d'agir contre les intérêts de Catherine si elle avait été sa propre fille. Elle aurait été trop importante pour lui, plus que tout le reste. Et tout le reste aurait été pour elle et personne d'autre. Il n'arrivait pas à comprendre que Clayton ne pense pas et n'agisse pas comme lui l'aurait fait à sa place. Clayton Weber avait littéralement vendu sa propre fille, et il n'en éprouvait visiblement aucun remords. Et lui-même, Georges Hamilton, avait été cet ignoble acheteur et il en avait l'esprit tourmenté.
- Mon pauvre Jason ! coupa Clayton d'une voix presque douce. Ne vois-tu pas que nous sommes coincés ! Que nous n'avons pas le choix ! Que crois-tu qu'il en sera du bonheur de Catherine, lorsqu'elle apprendra que tu dois passer les vingt prochaines années de ton existence dans un cachot ? Que crois-tu qu'il adviendra de son bonheur lorsque son propre père sera ruiné et qu'il croupira en prison ? Qu'en sera-t-il de votre mariage, de votre amour à ce moment là ?