André Bizeul

L'affaire Empain à la fin des années 70 doit probablement sa grande notoriété à la personnalité du kidnappé dont l'enquête pour le retrouver a mis au jour son appétence au jeu, ses pertes abyssales et ses dettes, ainsi que ses infidélités. Toutes choses qui, par les conséquences sur la vie du baron qui à la suite d'une séquestration éprouvante de deux longs mois a perdu à la fois son poste de PDG du groupe Empain-Schneider et a divorcé, ont créé chez lui un ressentiment vis à vis de la façon dont l'enquête a été menée. Une enquête, longue et complexe, qui fut pourtant sans conteste une réussite puisque qu'elle a permis la libération du baron (amputé quand même d'une phalange d'auriculaire 😰) et l'arrestation de ses principaux ravisseurs, mettant du même coup un point final à une épidémie d'enlèvements. Racontée pour la première fois, et ce de façon tout à fait passionnante et non sans humour, par le commissaire divisionnaire André Bizeul qui l'a dirigée depuis le 36 quai des Orfèvres, une enquête digne des meilleurs polars où l'on croise au coeur de l'action des personnalités aussi charismatiques que le patron de la Crim' Pierre Ottavioli ou celui de la BRI Robert Broussard.



Merci à Babelio et aux Éditions Mareuil.

Bonjour,



Dans le cadre d'une masse Critique organisée par le site de partage de lecture Babélio, je viens vous chroniquer en retour de lecture ce témoignage inédit du commissaire André Bizeul : "Empain le rapt. Le récit de l'enquête" paru aux éditions Mareuil.



L'histoire (inédite) de l'enlèvement du Baron Empain racontée par le commissaire André Bizeul qui a participé à l'enquête. Il nous narre les faits du côté police et s'en tient strictement à l'enquête. Tout sera relaté sans exception, de l'enlèvement à la séquestration, de la libération de l'otage à l'arrestation des ravisseurs jusqu'à leur passage aux assises.



Cette affaire a beaucoup fait parler dans la presse, à la télévision, et même un film a été tourné. Mais de ce que j'ai lu ici, jamais je n'ai assisté d'aussi près à une affaire aussi exceptionnelle.



Le travail acharné des enquêteurs est extraordinaire : point d'internet ou de vidéos surveillance à l'époque, tout était fait à la force des bras et des neurones. Quel mérite !

J'admire ces gars qui se sont tapés des heures de surveillances, de témoignages et de recherches, d'avoir su éplucher une quantité astronomique de documentations, et qui ont contribué sans aucun doute au succès de cette affaire qu'on lui connait aujourd'hui.



Les moyens de l'époque étaient dérisoires, avec les antiques voitures à la puissance rétrograde, la fameuse machine à écrire dont le bruit des touches devait résonner dans tous les bureaux j'imagine vu tous les PV à taper, mais malgré cela j'ai trouvé que la PJ avait une amplitude d'action plus souple et plus libre que maintenant. Justice et police savaient travailler ensemble.



On retrouve certains noms connus de la PJ comme Robert Broussard ou encore Ange Mancini, reconnus tous les deux pour être à l'origine de la fameuse unité RAID créée à la demande du ministre de l'Intérieur de l'époque, Pierre Joxe, en 1985.



Ou bien Pierre Ottavioli, dit Otta, très grand flic à la solide réputation qui va diriger cette affaire et c'est à la tête de la Crim' qu'il gagnera le surnom de "Monsieur Antirapt".

Toutes les pistes ouvertes lors de l'enquête ont été fermées proprement. Rien n'a été oublié, tout a été fouillé minutieusement, les indices et les paroles des témoins ont été vérifiés scrupuleusement. Faisant office de cahier central dans ce livre, plusieurs photos et documents qui appuient les dires du commissaire Rizeul, et qui nous font comprendre un peu mieux qui sont les protagonistes de toute cette histoire.



J'ai vraiment aimé me plonger dans cette époque où la recherche d'empreintes, d'ADN, n'existait pas encore. Les flics avaient alors leurs indics qu'ils activaient pour récolter des renseignements, en échange de leur tranquillité, toute relative quand même. Le rapt du baron Empain sera le dernier d'une longue série d'enlèvements de personnalités qui aura marqués les années 1970.



Un livre superbe pour comprendre cette affaire qui a tenu en haleine la France entière pendant des semaines.

Bonne lecture, amis Lecteurs !



Je remercie vivement Nicolas et toute l'équipe de Babélio ainsi que les éditions Mareuil.
Lien : https://lecture-chronique.bl..

Les années septante : Simca, cabines téléphoniques, cigarettes sans filtre... Une époque aujourd'hui révolue mais également des années marquées par les enlèvements terroristes. Pour l'enfant que j'étais alors, deux noms majeurs: Aldo Moro et le baron Empain. C'est justement à ce dernier qu'est consacré l'ouvrage reçu dans le cadre de la dernière Masse critique de Babelio.



Dans ce récit dense et fouillé, le commissaire André Bizeul relate l'enquête depuis l'enlèvement jusqu'à son dénouement et ses implications dans la vie du Baron et de ses proches. Il s'attarde également sur le procès et dresse le portrait des multiples accusés.



Le récit est vivant, plaisant à lire, tout en étant soigneusement développé. Au delà du volet purement enquête, il donne l'aperçu, et surtout l'atmosphère, d'une période qui appartient au passé, tant dans les techniques et méthodes policières que dans la société. A titre d'exemple, la place des femmes au sein des forces de l'ordre ou encore les relations avec la presse.



Le ton est à l'action, à l'humour aussi. Ainsi qu'à l'humain car chacun des collègues y est bien plus qu'un simple nom ou matricule. Une lecture captivante sur une affaire hors du commun.
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