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Citation de Enroute


Ce milieu, puissant et immense, où plus rien n’est inerte, où tout vibre et trépigne, ne transforme pas seulement les conditions de la vie matérielle : les êtres, comme électrisés, y subissent, plus ou moins obscurément, les effets d’une force qui les soulève ensemble, qui les exalte et les enrichit.
Ainsi l’homme, au sein d’une telle masse, n’appartient plus seulement à sa famille, à ses proches, à tous ceux vers qui le portent l’affection et l’intérêt. Il sent se tisser, entre lui et les autres habitants de la cité, des liens de plus en plus nombreux et subtils. Partout, aux salons, au cercle, au théâtre, au café, il cherche autant que des idées ou des paroles, un attrait toujours plus fort, celui de la présence humaine. Dans la rue, il s’abandonne au courant qui emporte avec lui des milliers d’êtres. Même s’il se retire chez lui, il ne peut y rester à part : le roulement des voitures, les explosions des moteurs, les cris des trains, les sirènes des navires lui parviennent encore, maintiennent autour de lui la ville, lui transmettent ce qu’elle a de plus profond et de plus essentiel. Et même s’il veut s’en abstraire, le livre où il se réfugie, la revue, le journal, les ondes électriques lui apportent , lui commentent les événements de la cité, des autres cités, de l’humanité entière, si bien qu’il vibre plus vite et plus profondément à la guerre ou à la catastrophe de l’antipode que, deux siècles plus tôt, le Normand ou le Picard aux nouvelles de Paris. Désormais, l’individu baigne dans le milieu humain, en ressent les mouvements et les influences, aussi fortes que celles du sol, de l’air ou du soleil
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