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Critiques de André Leblanc (6)
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Arrivés à bon port

Cet ouvrage photographique est très facile d'accès, il peut être lu par tous, enfants et adultes, les photographies étant accompagnées d'un récit mettant en scène un jeune adolescent.

Surtout, il permet de découvrir un pan très peu connu de l'histoire de l'immigration en Amérique, celle des migrants arrivant au Québec, avec le même système de triage que celui d'Ellis Island pour les Etats-Unis. Une page incontournable de l'histoire du peuplement du Canada. A découvrir.
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Le piano rouge

J’ai toujours aimé les albums et j’aime fureter dans les librairies à la recherche de petits bijoux endormis, s’ils abordent en plus des thèmes graves sous leurs dehors légers, c’est parfait. Le Piano rouge fait partie de ceux-là. Ce très grand album évoque en quelques pages la révolution culturelle chinoise à travers le destin d’une famille de pianistes séparée par les autorités, chacun envoyé dans un camp de rééducation… Eradiquer l’élitisme par le travail manuel auprès des paysans pauvres et étudier les écrits politiques de Mao. Tout un programme que la jeune fille ne connaît que trop bien au camp Zhangjiake 46-19.



Le texte de cet album est sobre, avec une grande pudeur, les auteurs nous livrent le destin d’une jeune fille, seule, isolée, abandonnée de tous, conspuée pour son amour du piano. Un piano qui est d’ailleurs ambivalent et revêt une réelle symbolique : exigeant un travail acharné, il est, depuis qu’elle vit dans le camp, son moyen d’évasion, son bonheur par-delà la grisaille. Le temps d’effleurer les touches et de laisser la musique la bercer, elle part loin du camp, loin de l’humiliation, loin de tout un quotidien sectaire et violent. La jeune fille, universelle par son absence de prénom, prend des risques, se fait prendre, accepte, avec résignation, les conséquences et pourtant, au creux de son cœur éprouvé, nous sentons battre encore l’aspiration à la liberté, l’aspiration à la Beauté, la passion pour l’Art. Elle ploie comme le roseau, mais courageuse comme elle l’est, elle résiste. Sa contrebande à elle devient des notes et des portées, pied de nez au petit carnet rouge politique, pied de nez à l’aveuglement des nouveaux puissants, et lorsqu’enfin elle peut reprendre son envol, elle s’échappe. Sous la résignation, sous le constat amer, sous la violence de la répression, l’espoir affleure : avec délicatesse et poésie, il nous est conté. Ne jamais abandonner, enfermer au plus profond de son cœur l’essentiel et survivre, résister en attendant des jours meilleurs, voilà ce que nous enseigne cette enfant.



Cet album est très beau par le message qu’il porte, par la réflexion qu’il permet d’amorcer sur l’Art, sur la liberté des artistes, sur les régimes oppressifs et sur les attaques dont sont victimes artistes et intellectuels. Il est aussi très beau par les dessins. Les illustrations ici prennent de l’ampleur, parfois sur une seule page, parfois sur une double page. Le format du livre permet de laisser s’épanouir pleinement les scènes, qui deviennent de véritables tableaux. Le noir et le rouge dominent : noir comme la noirceur de certains cœurs, comme le désespoir qui s’insinue lentement, rouge comme le sang versé, comme la révolution aussi, comme le régime politique opprimant les artistes. La violence est montrée, brossée à coup de crayon énergiques : deux hommes venus arrêter une jeune fille, une masse indistincte hurlant sur les terribles coupables d’aimer le piano… Ces dessins font écho au texte, certaines paroles sont d’une violence terrible. Finalement, en peu de pages, les auteurs parviennent à suggérer l’inhumanité sans montrer une seule scène vraiment choquante pour un enfant. Ce livre est donc accessible et intéressant pour amorcer le dialogue.



Le Piano rouge est donc une très jolie lecture au charme doux amer. La beauté des illustrations et leur expressivité épouse à la perfection le contenu et montre toute l’horreur d’un système qui perd son humanité et ne permet plus à l’Art de s’épanouir.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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Le piano rouge

Ce livre, en plus d'être beau, est engagé politiquement puisqu'il traite de la Révolution culturelle et du sort des intellectuels en Chine à cette époque où Mao est le chef absolu.



Les dessins sont simples, sombres et reflètent très bien le contenu de ce livre. D'ailleurs, on peut l'apprécier rien que par ces illustrations qui ont réussi à me charmer totalement.

Le texte qui les accompagnent est juste magnifique. Il est dur mais ne fait pas dans le larmoyant. Il y a une certaine poésie dans ces mots ce qui rend l'histoire plus magique mais aussi plus tragique. Le sujet est difficile mais l'auteur réussit à nous prouver que l'on peut aborder des thèmes compliqués dans des livres destinés aux jeunes. Ici, le livre est destiné aux 8-10 ans. Cela les pousse à s'interroger sur les pressions que peuvent subir les artistes et les intellectuels sous un régime totalitaire.



Ce livre est en partenariat avec l'organisation Amnesty International. Il y a d'ailleurs une petite note au dos du livre qui nous explique pourquoi.

"Cibles de choix des régimes autoritaires, les artistes sont souvent victimes de graves persécutions. Leur liberté dérange. Amnesty International protègent ces personnes et rappelle qu'il est du devoir des Etats mais aussi de chacun d'entre nous de défendre la liberté d'opinion et d'expression en toutes circonstances."



Un magnifique livre qui mérite d'être connu.


Lien : https://aufildespages1.blogs..
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Le piano rouge

C'est un thème difficile que je vais aborder, celui de la Révolution culturelle en Chine.

C'est un sujet qui est malheureusement encore d'actualité.

C'est donc une histoire vraie, celle d'une jeune pianiste Chinoise, qui va se retrouvé éloigné de sa famille pour travailler dans un champ, aider les paysans.

Le texte est raconté sans en faire trop, j'ai même envie de dire qu'il est simple mais ce ne serait pas le bon mot, disons que l'auteur ne cherche pas à nous faire pleurer ou nous choquer.

Il cherche juste à nous raconter une histoire vraie, brute, authentique, nous ouvrir les yeux sur ce qu'il s'est passé et se passe encore dans certains pays. C'est triste à dire mais j'ai presque envie de dire que c'était raconté de façon poétique.

Cette histoire ne m'as pas touchée à proprement parlé, j'ai ressentie de la compassion pour tout ces gens, mais ça ne m'as pas vraiment troublée, mais en même temps, comment rester indifférent face à ça ? C'est juste impossible qu'il se passe encore des choses comme ça de nos jours...

Nous découvrons comment les artistes qui sont enfermés font pour continuer à vivre leurs passion en cachette, et j'ai trouver ça tellement injuste d'être obligé de se cacher pour faire ce qu'on aime...

Les dessins sont vraiment simplistes, j'aurais aimé que le dessinateur nous transmette autant de messages par les dessins que par le texte..
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Le piano rouge

Le premier album de Barroux édité en grand format, ce qui donne aux illustrations la place de vrais tableaux.
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Le piano rouge

L'album dont je vais maintenant vous parler a été édité à deux reprises, à 5 ans d'intervalle: chez les éditions du Sorbier en 2008 puis chez Seuil Jeunesse en 2013. Quoiqu'il en soit, le thème de l'album reste toujours d'actualité, d'où l'importance de le rééditer régulièrement. Il me permet en plus de cela d'introduire André Leblanc au texte et Barroux aux illustrations. Barroux qui était d'ailleurs présent au festival des Zinzins de lecture en juin dernier, dont vous pouvez retrouver mon p'tit rapport en allant par ici.

En tant que pianiste amateur, le titre de l'album m'a tout de suite interpellé. Il en a été de même avec Un piano sur le dos, d'ailleurs. Ici, l'histoire est vraie: une jeune pianiste chinoise, enfermée dans un camp de rééducation durant la Révolution culturelle, joue de la musique pour s'évader et aider les autres à s'évader. C'est interdit, bien sûr, mais comme tout interdit, la jeune pianiste y trouve un profond bonheur dans la musique de Bach qu'elle interprète en secret. Par le Clavier Bien-Tempéré, elle retrouve le goût de vivre. C'est la musique qui lui permettra de tenir le coup jusqu'à ce qu'elle quitte le camp, après la mort du président Mao en 1976.

Cet album montre à quel point l'art échappe à toute entrave, qu'elle soit matérielle ou idéologique. Comme le dit si bien la quatrième de couverture, les régimes autoritaires font obligatoirement pression sur les artistes, car ils savent très bien que ces derniers sont dangereux pour le système. Quelqu'un qui ose agir librement, mon Dieu!

Le titre de l'album exprime plusieurs choses. Déjà le piano évoque l'art, la musique, et le rouge, très présent dans les illustrations de Barroux, rappelle bien évidemment la Chine maoïste mais aussi le sang du peuple réprimé par le régime.

Le texte d'André Leblanc est dur: il ne fait pas dans le larmoyant, dans la psychologie, il dit simplement ce qui est, et malgré tout il arrive à nous faire ressentir des sentiments et des émotions envers la jeune pianiste. C'est un texte qui questionne l'intérêt de la musique: "Mais à quoi peut bien servir la musique? Efface-t-elle cinq ans d'exil, une jeunesse dévastée, le froid, la faim, la saleté, l'enfermement?" Questions qui trouvent leur réponse la page suivante: "Jouer par amour de la musique, simplement! Echo d'une musique intérieure qui, petit à petit, a mis de l'humanité dans sa vie, dans ce système qui n'en a pas. Une force! Une folie, aussi!".

Les illustrations de Barroux, à l'encre de Chine, laissent percevoir une nette prédominance du rouge, comme je l'ai dit un peu plus haut. En plus de cela, l'illustrateur fait du collage, reprenant des photos de Mao et de ses partisans, des affiches publicitaires ou des illustrations de propagande. Il y a clairement une prise de parti, notamment dans cette double-page où l'on peut voir à gauche les partisans maoïstes en colère, sur fond noir, pointant du doigt la jeune pianiste et une complice, dessinées sur fond blanc au milieu des morceaux du piano démonté. Encore une fois, le rouge confère un sentiment de peur, de crainte, il détone entre les nuancés de gris et de noir. Les paysages sont nus, les arbres chétifs, froids, comme pour corroborer l'idée que le système dénué de toute vie, de toute humanité.

Pour le coup, cet album est un véritable coup de coeur! Son thème demeure contemporain et universel puisqu'il représente l'affrontement incessant entre la liberté véhiculée par l'art et les régimes autoritaires qui écrasent toute forme d'humanité et d'humanisme. Bravo, messieurs!
Lien : http://lesjeuneslettres.blog..
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