Vous me faites marrer, je lui disais, parce que vous n'êtes pas dans le coup. La mission militaire française au Cambodge représente trois-cents à quatre-cents types à tout casser, des militaires de tous grades, et si leur tâche principale est d'entraîner l'armée cambodgienne, elle lui apprend surtout à jouer aux boules et à boire du pastis, parce que les Cambodgiens, ce sont des « méridionaux ». (p. 191)
Le Vietnamien, il va à l'église, il est compassé, religieux, puritain. Le Laotien, il est libertin et le Cambodgien, il est jouisseur comme tu peux pas imaginer. Est-ce que tu fais la différence ? Est-ce que tu comprends que c'est pas du même « Chinois » tout çà ? Qu'un Vietnamien et un Cambodgien, c'est aussi dissemblable qu'un Espagnol et un Norvégien, avec entre eux, en plus, une haine ancestrale. (p. 50)
D'abord, je ne paie pas les Vietcongs, parce que moi je n'ai pas de ronds. Lebon, c'est pas Rockefeller. Ensuite, de Viets sur la route, moi je n'en vois pas. Je voyage de jour, et le jour, les Viets eux, ils dorment. La nuit, ils tiennent le pays, ils font de la propagande, ils contrôlent la population. Cà, c'est un truc que vous ne pigerez jamais, vous les Américains. (p. 7)
Les trafiquants, on devrait les passer à la broche . Etre avec eux sans pitié comme ont su l'être les dirigeants de la Chine populaire. Dans ce pays qui a tant souffert de l'opium, il n'y a plus de drogués. Les communistes chinois n'ont pas perdu leur temps à faire la différence entre la bonne drogue et la mauvaise drogue. Ni cherché à savoir pourquoi des types se droguaient. Ils ont attrapé les rombiers camés et les ont foutu au turf. Ils ont rassemblé les trafiquants et leur ont dit : « maintenant la plaisanterie est terminée ». ceux qui n'ont pas compris, ils les ont exécutés en paquet. Cet exemple brutal a ôté aux Chinois l'envie de se rouler un joint ou une boulette d'opium dans la pipe du grand-père. (p. 129)
Si tu leur parles d'un Tonkinois, d'un Annamite, d'un Cochinchinois, d'un Cambodgien... ils disent : « Tout çà ce sont des Jaunes, des yeux bridés, tout çà c'est du même tabac, c'est du Chinois. » (p.45)
J'ai vu mourir des Blancs, j'ai vu mourir des Jaunes. La couleur ne fait rien à l'affaire, la mort est pareille pour tous. (p. 102)
C'est d'ailleurs cet état d'esprit, ce penchant naturel pour la mélancolie, qui a fait que les Vietnamiens et plus encore ceux du Nord, ont foncé la tête la première dans les territoires des missionnaires et du catholicisme d'importation, parce que la religion qu'on leur apportait était triste comme la pluie. (p. 49)