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Citation de norkhat



L’unité de la forêt, maintenant, s’imposait ; depuis six jours Claude avait renoncé à séparer les êtres des formes, la vie qui bouge de la vie qui suinte ; une puissance inconnue liait aux arbres les fongosités, faisait grouiller toutes ces choses provisoires sur un sol semblable à l’écume des marais, dans ces bois fumants de commencement du monde.

Quel acte humain, ici, avait un sens ? Quelle volonté conservait sa force ? Tout se ramifiait, s’amollissait, s’efforçait de s’accorder à ce monde ignoble et attirant à la fois comme le regard des idiots, et qui attaquait les nerfs avec la même puissance abjecte que ces araignées suspendues entre les branches, dont il avait eu d’abord tant de peine à détourner les yeux.

À sa surface, la lumière parcourue de longs frissons se décomposait en moire ; elle le pénétrait jusqu’à la stupeur, chacune de ses ondes venant mourir, tiède et souple sur sa peau en sueur ; il sombra dans une rêverie voilée de grandes tâches de sommeil.
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