Au sud de l'Algérie, dans une oasis du désert du Sahara, se nichent les cinq cités du M'Zab : Ghardaïa, Melika, Beni-Izguen, Bou-Noura et El Atteuf, alignées le long du lit de l'oued. Les Mozabites ont trouvé refuge dans ce désert, fuyant jadis les envahisseurs arabes. Ils y ont développé une architecture sans architecte, simple, fonctionnelle, superbe, toute en courbes, trouvant naturellement la voie de la lumière et de l'ombre, du travail et de la détente. Quand André Ravéreau découvre cette oasis de beauté, c'est une révélation. Il prend conscience que cette architecture séculaire peut apporter à l'architecture contemporaine de nouvelles pratiques. C'est précisément ce choc fondateur qui décidera définitivement de l'engagement architectural d'André Ravéreau que nous relate l’architecte dans cet ouvrage dont les 117 photographies de Manuelle Roche, magnifiques, composent un véritable contrepoint au texte.
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Comme le dit Maya Ravéreau dans sa postface, en ouvrant ce livre « on ne vient pas lire un traité, on vient à la rencontre d’un homme, qui se trouve être architecte. » C’est en effet avec une vraie générosité et une passion évidente qu’André Ravéreau nous fait entrer dans son univers et nous explique sa démarche architecturale où l’homme occupe une place centrale. Comme il le dit lui-même, « l’architecture populaire est là essentiellement pour servir l’homme, ce qui est mon objectif, et c’est entre autres pourquoi elle m’instruit. Je ne cherche pas à plaire, je cherche à satisfaire tous les sens de celui qui vivra dans mon architecture, qu’il se sente accueilli, qu’il ait frais quand il fait chaud dehors, qu’il ait chaud au bon moment, qu’il soit respecté dans son intimité, qu’il soit aussi respecté dans ses perceptions visuelles, que ce soit vis-à-vis du lieu que j’ai conçu pour lui, ou vis-à-vis de son environnement ». Ce qu’André Ravéreau nous transmet-là, cette leçon d’architecture, c’est sa longue et intime relation avec le M’Zab qui le lui a enseigné. Humanité, harmonie, cohérence, sobriété, simplicité et humilité en sont les maîtres-mots. Un livre que l’on dévore d’une traite même si l’on est novice en matière d’architecture tant le propos est limpide et passionnant. Un petit livre tout simple, mais tout à fait essentiel.
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