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Citation de elisecorbani


Trente ans auparavant, Villaseta consistait encore en une vingtaine de maisons ou, mieux, de masures, rangées en deux files égales le long de la route provinciale, à mi-chemin entre Vigàta et Montelusa. Mais durant les années du boum économique, à la frénésie immobilière (laquelle semblait la base constitutionnelle de notre pays :«L'Italie est une république fondée sur le travail des promoteurs ») s'ajouta le délire routier et donc Villaseta se retrouva au point d'intersection de trois voies rapides, d'une route à quatre voies, d'une dénommée « bretelle », de deux provinciales et de trois interprovinciales. Après quelques kilomètres de paysages touristiques caractérisés par les glissières de sécurité opportunément peintes en rouge - là où avaient été tués juges, policiers, carabiniers, douaniers et même gardiens de prison-, certaines de ces routes réservaient à l'insouciant voyageur étranger la surprise de se terminer inexplicablement (ou trop explicablement) contre le flanc d'une colline désolée au point de susciter le soupçon que jamais pied humain ne s'était posé là. D'autres, d'un coup, allaient finir en bord de mer, sur une plage de sable fin et blond, sans maison en vue ni bateau à l'horizon, entraînant promptement la chute de l'insouciant voyageur dans le syndrome de Robinson.
Villaseta, qui, depuis toujours, obéissant à un instinct primaire, disposait des maisons sur les côtés de toute route qui se présentait, devint en peu de temps un gros bourg étendu et labyrinthique.
- Va me trouver cette via Garibaldi, maintenant! gémit Fazio qui était au volant.
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