Tout cela n’aura pas été sans mal, mais j’ai choisi ma vie et j’ai eu raison. Les hormones et les épilations ont déjà donnés de très bons résultats. Et maintenant que je suis devenue « crédible », maintenant que mon corps est en harmonie avec mon psychisme, oubliés les petits sobriquets qui font mal, je nage en plein bonheur. On me donne du « Madame » par-ci, du « Mademoiselle par-là et chaque fois que je l’entends je sais que j’ai gagné, car il n’y a plus d’ambiguïté possible. J’ai aujourd’hui ma place dans la société.
Tout va pour le mieux et cependant je suis fatiguée, psychologiquement épuisée, presque désorientée. Il en va ainsi je suppose quand on a attendu quelque chose très longtemps, qu’on n’osait presque plus y croire, et que tout à coup cela arrive. Les « nerfs » lâchent…
Comment peuvent faire celles qui n’ont pas les moyens de s’offrir une opération si coûteuse en Angleterre ? Doivent-elles se rendre dans des contrées plus lointaines où l’intervention se révèle parfois à hauts risques ? Car il ne faut pas s’y tromper, cette intervention est extrêmement délicate, et quand elle est ratée les conséquences peuvent se révéler catastrophiques.
Je suis allé retirer un objet recommandé à la poste. […]. Je présente l’avis qui a été déposé dans ma boîte aux lettres. Evidemment, comme je m’y attendais, il me demande de produire une pièce d’identité. […]. Voilà, je le sais bien, la photo d’identité ne correspond plus vraiment à mon apparence physique… Je sens que le fonctionnaire commence à s’énerver. Cette réaction, je la connais bien, pour l’avoir suffisamment affronté dans de pareilles circonstances. Face au problème que je leur pose, les gens deviennent en général assez agressifs. […]. Mais, pour moi pas question de tomber dans le piège en jetant de l’huile sur le feu : je veux juste récupérer mon objet recommandé, pas discuter du sexe des anges.