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Citation de araucaria


Après le nouvel an, pour les vacances d'hiver, Liouba partit avec sa mère au village.
Dans l'isba sibérienne qu'embaumaient les bûches de cèdre et de bouleau, la vie s'écoulait toute différente. Même le lait, par exemple, on le transportait ici, au village, tout à fait autrement. Dans le froid sonore du matin surgissait une fine musique de grelots. Elles dressaient la tête au-dessus de leur tasse de thé, tendaient l'oreille. Déjà l'on entendait le grincement des patins, le dur martèlement des sabots. Elles se levaient, mettaient leur pelisse de mouton.
Dans la cour s'était immobilisé un cheval tout blanc et bouclé de givre. Glebytch, un vieillard au visage rubicond, basculait lourdement du traîneau. Lorsqu'il les voyait descendre du perron, il se penchait, retirait du traîneau une grossière toile grise, la déployait. Liouba écarquillait les yeux. Dans ses grandes moufles de fourrure, Glebytch tenait un large disque de lait glacé qui étincelait au soleil matinal. Avec précaution il le déposait sur le napperon brodé que la mère lui tendait.
Sur la surface du disque striée de cristaux, Liouba découvrait parfois un brin de paille collé ou un épi. Et parfois même un bleuet... Mais le comble du bonheur, c'était de s'approcher en cachette du grand bloc glacé et de le lécher en plein milieu, recevant sur le visage le souffle d'un froid enivrant!
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