Bien qu’habituée à être aussi sociable avec les gens autour d’elle, elle craignait de vite se lasser de Jean-Philippe. Elle avait commencé à rêver de ce bel homme, intelligent et fascinant lorsqu’elle était à Saint-Rémy. Mais le retour au bercail fut du moins catastrophique car, par peur des bleus au cœur, elle mit ses nouveaux rêves en berne.
Il lui fallait à présent revenir à la réalité, celle-ci voulait qu’elle redevienne cette femme vivante et dynamique qui ne vivait que pour sa réussite professionnelle et qui changeait de partenaire comme de chemise.
Elle avait osé bousculer toutes ses habitudes, toutes ses petites manies pour devenir la très chic Miss Eloïse, vénérée et jalousée de ses collègues. Elle en arriva au point de devenir une fashion victim et de n’acheter que des articles griffés provenant des grandes maisons telles que Chanel, YSL ou Dior, elle qui se moquait autrefois de ces jeunes femmes BCBG.
Elle espérait faire impression avec son côté chic. Elle pensait que tout le monde serait en pâmoison devant elle, sous prétexte qu’elle était différente, mais elle était prise à son propre piège. Telle une midinette adolescente devant son idole, elle était en contemplation devant cette beauté naturelle qui profilait devant ses yeux.
Elle croyait dur comme un fer à leur amour et à l’éternité de celui-ci. Au bout de 4 ans de vie commune, ils avaient même projeté d’officialiser leur relation et avaient vaguement parlé de mariage. Sa joie était à son comble lorsqu’il lui avait offert sa bague de fiançailles. Mais cette joie fut de courte durée.
Elle eut la preuve qu’on pouvait vivre de manière toute simple, sans mener la chasse à l’âge, sans être à chaque instant obligé de montrer aux autres qu’on est le meilleur dans telle ou telle discipline. Elle avait découvert que l’on pouvait exister en étant soi-même, tout simplement et semblait s’en réjouir.
Le bonheur était aléatoire. Il n’existait pas. Ce n’était juste qu’un leurre. Tant de gens cherchent l’amour véritable pour pouvoir créer un foyer et fonder une famille. Elle, elle avait trouvé le bonheur, le réconfort, dans la solitude.
Elle ne voyageait jamais sans son parfum Miss Dior dont les fragrances à la fois riches et stimulantes définissaient la femme de caractère, extravertie et épanouie qu’elle était, avec l’indépendance des sentiments qui règne en maître.
Tout comme les célibataires de son âge, à 26 ans, elle demeurait toujours à l’affût des mâles célibataires en mal de tendresse. Elle s’arrangeait à chaque fois pour improviser de bons plans.
Accepte d’entendre et de comprendre que des kilos de trop n’ont jamais empêché une femme de se trouver belle et d’être aimée d’un homme.