Elle l´aimait mais est-ce que cet amour suffirait à les rendre heureux ? Les questions se bousculaient dans sa tête à lui donner la migraine. Elle alla se coucher. Demain serait un nouveau jour, peut-être y verrait- elle plus claire.
Elle était jolie, mais elle ne s´était jamais crue belle.
« -Je vous dois combien ?
-C´est gratuit pour vous. Le plaisir de vous regarder vaut bien plus qu´un beignet ! »
À dix-huit ans, on découvre la vie, on a peur de rien.
Qu´il est enivrant de jouer avec les mots, de les mélanger, les bousculer sur le papier. Lorsqu'ils commencent à danser sur la mélodie de mes pensées, plus rien ne peut les arrêter. Ils tanguent, valsent. Ils se déhanchent de ligne en ligne. C´est un véritable spectacle que de les observer . Leur danse est du plus bel accord. Elle est tantôt langoureuse, tantôt joyeuse et m'emporte. Écrire c'est chanter sans voix, c'est libérer tous ces mots qui emplissent mon être.
Elle était à la fois pleine de joie et de tristesse. La joie de porter l´enfant de l´homme qu´elle aimait et la tristesse de ne pouvoir partager ce bonheur avec lui. En effet, il n´avait plus donné signe de vie et elle ne savait pas où le joindre. Elle n´avait pas pris ses coordonnées ; c´était la grande tragédie de sa vie…Elle avait passé les cinq dernières années à se maudire de cette négligence. Dans sa naïveté, elle avait crue qu´il l´aimait alors que pour lui elle n´avait été qu´une conquête de plus. Aujourd´hui, elle était de nouveau là où tout avait commencé avec l´espoir inavoué de le rencontrer.
Son visage était tout aussi agréable à regarder que son corps. Des yeux en amandes dorés, un petit nez légèrement retroussé, le menton rond et la bouche en cœur, le tout encadré d´une longue chevelure d´un blond vénitien qui cascadait en boucles sur ses reins. Elle était jolie, mais elle ne s´était jamais crue belle.
À dix-huit ans, on découvre la vie, on a peur de rien. C´est le cœur léger qu´avec sa petite valise elle prit le train direction le soleil.