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Citation de adtraviata


Au moment précis où, enfin, Henni s’apprête à s’enfuir au dehors dans la neige, c’est le plus grand, le plus maigre des hommes entrés dans la maison qui arrache le dernier bébé du sein de Pessia et le soulève au-dessus de lui. Le cri qui monte avec l’enfant emplit l’air de faisceaux, de fumées, de roches explosives.

Puis on entend un bruit, comme un coup, et voilà qu’apparaissent en nuées les chansons dont Henni a bercé le bébé, voilà les noms inventés tant de fois murmurés en secret.

Ils flottent autour de l’étagère à thé, tous, et avec eux les baisers longs posés sur les paupières, les bras tendus, les tapotis de réconfort, les fouissement chauds au creux des poings minuscules refroidis par les courants d’air.

A mesure qu’elle les avait donnés, ils s’étaient donc blottis dans la poitrine et sous les cheveux de l’enfant, tel un duvet posé sur un autre et sur un autre encore, jusqu’à bâtir le corps doux d’un oiseau à l’intérieur de lui.

Les petits noms, les souffles, les gestes et les images qui l’ont rendue si fière, et puis aussi les mots.
Ils sont ici juste après le bruit, tournoyant sous l’étagère à thé en une cendre plumeuse.

Henni voit tout dans un miroitement de lumière, et juste après elle ne voit plus rien. (première page)
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