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Critiques de Anita Lasker-Wallfisch (3)
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La Vérité en héritage : La Violoncelliste d'Ausch..

C’est pour laisser des traces, aux siens d’abord, mais aux générations qui viendront, que la violoncelliste Anita Lasker-Wallfisch a écrit La vérité en héritage, un récit qui raconte en trois temps comment elle a vécu la guerre : avant, pendant et après Auschwitz.



Dans un récit sobre, presque détaché, parce qu’il lui est douloureux de se souvenir, un récit entrecoupé de nombreuses lettres qu’elle, sa mère et sa sœur Renate ont envoyées à l’ainée des filles Lasker qui avait réussi à fuir en Angleterre, elle nous livre un témoignage qui éclaire un autre pan de l’Histoire, celui-ci exploité par Arthur Miller dans sa pièce Playing for time qui a été transposée à l’écran. C’est d’ailleurs à la suite de ce film qui est avant tout la vision de Fania Fénélon, une des musiciennes de l’Orchestre des femmes d’Auschwitz comme Anita, que celle-ci a décidé de transmettre sa propre perception des choses, quelque peu différente de celle de Fania.



Les épisodes relatés par l’auteure révèlent une jeune femme décidée, qui ne perd jamais de vue ce qui l’attend, et qui reste chaque fois étonnée du cours des choses. Ainsi, celle qu’elle pensait être sa dernière heure ne le sera pas. La chance, un concours de circonstances, la phrase jetée inopinément en cours de conversation, tout cela a eu raison de ce qui aurait dû arriver et auquel elle a échappé, c’est-à-dire à la chambre à gaz.



Cette phrase qui lui a sauvé la vie, c’est la réponse donnée par Anita à la question qu’on lui a posée à son arrivée au camp. Que faisait-elle avant? Avant la guerre, avant la prison, avant d’arriver à Auschwitz. « Je jouais du violoncelle. » Quatre mots. Il n’en fallut pas plus pour qu’Anita soit intégrée à l’orchestre que dirigeait Alma Rosé, la nièce de Gustav Mahler, dont on explique mal la mort sinon que par un possible empoisonnement par une des détenues.



Cet orchestre, créé par la Polonaise Zofia Czajkowska, professeur de musique, sur ordre de la SS, regroupaient des musiciennes jouant de tous les instruments propres aux orchestres symphoniques mais aussi de tout autre instrument folklorique auquel Alma trouvait un usage afin d’épargner un maximum de femmes de la mort. C’est donc à un orchestre hétéroclite qu’a été intégrée la jeune Anita, un orchestre qui n’en avait pas moins ses règles, auxquelles on ne dérogeait pas. Cette discipline stricte à laquelle les musiciennes se plièrent leur sauva la vie en n’attirant pas le regard sur les moins fortes physiquement ou musicalement, ou les deux, celles-ci se trouvant constamment entourées plutôt que sur la sellette.



C’est la musique qui a sauvé Anita Lasker-Wallfish. Elle ne pouvait, par la suite, que lui consacrer sa vie.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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La Vérité en héritage : La Violoncelliste d'Ausch..

C'est après avoir visionné sur Netflix le film de Daniel Mann et Joseph Sargent sorti en 1980 en France : "Sursis pour l'orchestre", adaptation cinématographique du livre de Fania Fenelon, célèbre artiste française internée à Auschwitz, que je me suis souvenue que j'avais chez moi ce livre.



Anita Lasker appelée aussi "La violoncelliste d'Auschwitz" était membre dudit orchestre et est succinctement évoquée dans le film précité. Elle décide, à un moment donné de sa vie, de laisser trace à ses enfants et petits-enfants de cette histoire qu'elle leur a toujours cachée. Pour ce faire, elle utillise - en les commentant - les lettres qu'elle et sa soeur Renate, mais aussi son père et sa mère, ont envoyé à leur soeur Marianne, vivant alors en Angleterre, évoquant leur multiples démarches pour tenter de trouver un pays d'accueil et échapper ainsi à la déportation (jusqu'en 1942) et le contexte de l'époque pour les juifs Allemands.

La correspondance reprend à partir d'avril-mai 1945 après que le camp de Bergen-Belsen où elle se trouvait alors ait été libéré par les troupes anglaises et jusqu'au moment où après de très nombreuses démarches, elle parvient enfin à obtenir un visa pour l'Angleterre en 1946.

Même après toutes ces années, Anita répugne à décrire trop précisément la terrible réalité d'Auschwitz, puis de Bergen-Belsen... Comme si les mots étaient insuffamment forts pour dire l'indicible. Et puis, la culpabilité d'avoir survécu, alors que tant d'autres sont morts, est toujours là... omniprésente.

Elle évoque donc sa vie au jour le jour, la faim, le froid, la peur de mourir, les circonstances de son entrée dans l'orchestre, la figure d'Alma Rosé qui était la chef d'orchestre (qui elle n'en est pas revenue), les conditions de la libération du camp, mais aussi la façon dont, en tant que témoin, elle a témoigné au procès de Lüneburg.

Il convient de noter que ce livre (initialement destiné à la sphère privée) est né parce qu'Anita Lasker avait fourni, en son temps, "la matière" nécessaire à la réalisation d'une émission radiophonique "Inherit the Truth" (la vérité en héritage) sur la BBC, matière destinée à informer les auditeurs sur ce pan de l'Histoire... Face à la valeur historique de son témoignage et aux réactions qu'il a générées, elle reçut une offre de publication d'un éditeur.
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La Vérité en héritage : La Violoncelliste d'Ausch..

Voilà un livre dont le titre dit tout. Oui, c'est bien de vérité qu'il s'agit, afin de contrecarrer certains témoignage, mais peut être aussi de léguer à la postérité une page d'histoire particulièrement noire et peu glorieuse de l'humanité.

Pourtant, il y a une certaine pudeur dans le récit. On ne s'attarde pas plus que tant sur les coups, les humiliations, l'oeuvre de destructions massive. Non, l'auteur raconte les faits tels qu'elles les a vécus, mais en restant relativement sobre et pudique.

On sent que la reconstruction a été longue, difficile, l'incompréhension toujours présente, même après la libération et combien la musique et sa famille l'ont aidée dans cette entreprise de "réhumanisation".

C'est vraiment là un très beau témoignage, pas pour se lamenter, mais pour se souvenir de quoi l'humain peut être capable, aussi bien dans le pire que dans le meilleur.
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