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Citation de Sebastiend


Et donc le boulot que je devais,commencer était dingue. Je devais rejoindre un projet en Suisse, une équipe qui travaillait à créer le premier cerveau synthétique avec l’aide de l’intelligence artificielle. Une équipe internationale d’informaticiens, de mathématiciens, de biologistes, de physiciens. Je travaille sur l’intelligence artificielle, c’est ça que je fais, enfin que je faisais. Donc il est une heure du matin et je rentre à pied. Je suis pas inquiet de traverser un quartier que je ne connais pas, je regarde seulement mon iPhone pour me diriger. Et puis devant une impasse, je vois un type sous un lampadaire qui a l’air de le fixer. Je bosse dans un fast-food, donc j’ai l’habitude que des gens veuillent sans arrêt quelque chose et qu’ils me fixent pour que je vienne vers eux. Donc sans m’en rendre compte , par réflexe, je vais vers le type pour voir ce qu’il veut. Et là j’ai à peine le temps d’enlever mes écouteurs avant de prendre le premier coup. Dans le plexus pour me bloquer la respiration, et le deuxième dans la trachée pour m’empêcher de crier. Même si j’avais pu retrouver un peu de souffle pendant que le mec m’a traîné vers le fond de l’impasse, ça ne m’aurait pas servi longtemps, il m’a attrapé par la nuque pour me précipiter la tête dans le mur. Je suis tombé et j’étais sonné mais à ce stade je pouvais encore respirer. (…) Tant que je bougeais pas, il se contentait de me regarder, et chaque fois que je le redressais, il balançait un autre coup. Des coups précis, rapides, comme quelqu’un qui sait à quel endroit frapper pour obtenir quel dégât. J’ai eu dix-sept fractures au total. La mâchoire, le poignet, l’épaule, le bassin, une vertèbre fissurée, des côtes fêlées de chaque côté. Jusqu’à ce que j’arrive plus du tout à le redresser. Et puis ça s’est arrêté, il est parti. Je pouvais ni bouger, ni appeler à l’aide parce que je m’étouffais à cause du sang qui me coulait dans la gorge. J’avais froid, des douleurs qui m’élançaient de partout et chaque respiration me prenait le peu de force qui me restait. Je savais pas qu’elle heure il était, mon téléphone avait dû tomber quelque part. Tout ce que j’arrivais à faire, c’était de garder les yeux rivés sur un papier de bonbon dans une plate-bande. J’étais persuadé que si je perdais connaissance, je me réveillerais pas. Plus tard, on m’a dit que si j’avais saigné autant de la bouche, c’était parce que mes incisives supérieurs s’étaient plantes dans mon palais. ( page 118, 119 )
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