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Citation de Sebastiend


En fait il ne raconterait rien sur ces deux mois à l’hôpital. Ni la nourriture par perfusion en attendant que sa mâchoire se remette et que son palais cicatrise, ni la morphine qui lui donnait des nausées, ni les anxiolytiques dont on le gavait qui -é faisaient dormir tout le temps ou compter sans jamais vraiment se retrouver dans un réel état d’éveil. Ni la télé éteinte qu’il fixait par moments en songeant que c’était inutile de demander qu’on l’allume vu qu’il n’y aurait personne pour changer les chaînes. Ni la tête de sa mère, la première fois qu’elle était venue, devant son visage tuméfié comme les contusions violacées qu’il voyait sur ses bras. Il ne lui raconterait pas ça parce que ce serait trop glauque à écouter. Mais il lui décrirait les flics, ça oui, il dirait non mais imagine, les mecs mettent des semaines à venir te voir et quand ils se pointent enfin, ils veulent pas te croire que c’est arrivé de manière complètement gratuité, sans déclencheur ni rien. Ils veulent absolument que tu leur donne des signes distinctifs, comme s’ils ne pouvaient rechercher que les gens qui ont des cicatrices ou des tatouages en travers du front. Et c’est que dans les films qu’ils s’emmerdent à visionner les caméras du métro pour voir si le type que t’as décrit est passé dans la station avant toi.
Il ne lui raconterait pas non plus l’infection urinaire qui lui avait au moins permis d’échapper à la sonde et aux couches qu’on lui avait mises les premiers jours, et l’infirmière qui avait essayé de le faire rire en disant que c’était comme pour les astronautes. Il ne lui confierait pas combien il était gêné quand il devait lui demander de venir glisser la bassine sous lui. Ni les moments où elle débarquait avec son chariot pour le laver. ( p 120, 121 )
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