J'ai synthétisé cette méthode sous la forme d'un quadruple questionnement systématiquement mis en jeu dans ces ateliers. Il contribue à tisser un ancrage temporel personnel, et interpersonnel (avec les autres membres du groupe de l'atelier), au travers d'une approche mêlant analyse historique et attitude spéculative :
1. Dans quelle mesure les personnes du passé m'ont pris-e en considération dans leurs décisions ?
2. Quels arguments puis-je élaborer et formuler à l'adresse d'un décideur du passé, pour influencer ses choix ?
3. Quel pourrait être le point de vue d'une personne du futur sur mes choix actuels ?
4. Suis-je en mesure de justifier, en face à face avec une personne du futur, mes choix dans la longue durée ?
Il faut apprendre aux migrants la botanique de nos friches. Ainsi qu'à nos enfants. Les plantes sauvages regorgent de nutriments bien plus que nos boîtes de conserve bon marché. Il faut apprendre la botanique dans nos écoles comme au siècle dernier. Parce que nul avenir serein n'est possible en ignorant son environnement.
Les friches et les villes sont ainsi : elles brassent les cultures et les plantes suivant les migrations. Il s'en faut peu d'ailleurs pour qualifier certaines d'invasives. Mais quelle espèce autre que la nôtre mérite véritablement cet adjectif : agressif ? Homo sapiens version Néolithique. Colon de tous les territoires.
Pourrait-on imaginer des personnes dont la fonction sociale serait de s'occuper de l'avenir ? Des personnes qui représenteraient concrètement, en chair et en os, les gens du futur dans la société contemporaine ? Pourrait-on, en somme, imaginer des gens dont le métier serait d'être futurier ?
Michelet vit même dans Kandiaronk un des principaux influenceurs des Lumières et à travers elles de la Révolution française.
Il est vrai que les Indiens nourrissent depuis longtemps positivement les imaginaires de nombreuses euro-occidentaux.