AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Heval


Heval
16 février 2013
Le rôle de la "société civile" par rapport à la démocratisation est capté par deux grandes traditions.

Dans la première (une tradition "continentale" incarnée par la France, l'Allemagne ou l'Italie), la société civile est comprise dans une relation "organique" à l'Etat. En tant que réseau d'institutions non gouvernementales, elle peut être considérée soit comme de la colonne vertébrale de la civilité dans le sens d'une expression pacifique des différences dans le cadre d'un Rechtsstaat (l'Etat de droit de Hegel), comme la sphère privilégiée où les conflits entre intérêts privés peuvent s'exprimer (Marx), soit comme une part intégrante des rouages du pouvoir, une sorte de rempart protégeant l'Etat, une passerelle indispensable entre la sphère économique et l'Etat (Gramsci), inhérente à l'organisation du pouvoir (Foucault).

Dans une tradition anglo-saxonne plus large datant environ de l'Essai sur l'Histoire de la société civile de Ferguson ( 1767), la société civile est pensée dans une relation "antagoniste" avec l'Etat, une sorte de rééquilibrage contre ses tendances supposées autoritaristes. Que l'on se réfère aux premiers cas victorieux de Solidarité en Pologne ou de la Charte 77 en Tchécoslovaquie ou en portant un oeil plus sceptique sur le mouvement Kifâya en Egypte ou le Mouvement vert iranien, c'est bien cette seconde conception qui l'emporte, et cela de façon hégémonique, dans les écrits contemporains, traitant en particulier du lien entre société civile et démocratisation. Dans cette tradition, la société civile est supposée être séparée du gouvernement. Elle est le dépositaire des exigences morales des citoyens et de leur vertu - vertu qui guide les actions des citoyens, tandis que, dans les régimes autoritaires, ceux-ci remplissent leurs devoirs avec la peur pour seule motivation - ce qui devient le moteur du changement politique (p. 74)
Commenter  J’apprécie          00









{* *}