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Citation de SophiedesBegons


J'ai beaucoup de facilité à parler des livres que j'aime, mais il en est pour lesquels je reste plutôt muette tant ils font partie intégrante de moi, tant j'ai de pudeur à les exposer pour éviter qu'ils soient écorchés, raillés, abimés par d'autres. Il y en a peu. La Consolante de Anna Gavalda en fait partie. Je le garde près de mon lit, jalousement, je ne le prête jamais, mais je l'offre.
Comment parler de ce livre sans évoquer le fil à plomb, celui qu'on utilise pour descendre tout au fond de soi, pour mieux se connaitre et s'introspecter ? Mon compagnon cherche à savoir pourquoi ce livre, pourquoi cette histoire bancale m'a autant prise, autant touchée. Je cherche aussi. Dans ma seconde lecture assidue, je suis confirmée dans mes pensées intimes : ce livre c'est moi sans que je ne sois encore parvenue à savoir pourquoi. Suis-je Charles, ce quinquagénaire qui a pris la mauvaise direction de sa vie, abandonnant la Madone de son enfance à la vieillesse et à la solitude ? Suis-je Anouk, la Madone, celle qui aime tant qu'elle finit par se détruire et mourir abandonnée de tous ? Suis-je au contraire cette nouvelle vie qui se dessine pour Charles lorsqu'enfin il fait le choix de réapprendre à vivre en s'écoutant vraiment ? Peut-être un peu de tout ça en même temps... Le style est haché, parfois difficile à suivre, il faut entrer dans les méandres de la pensée de Charles pour s'en dépatouiller, c'est bourré de tas de clins d'oeil aux années 70, les phrases ont souvent oublié les pronoms ou les sujets mais on s'en fout, c'est remarquablement bien écrit, original, sans égal dans la littérature contemporaine que j'affectionne particulièrement.
La Consolante c'est le livre d'une vie d'amour fou entre Anouk, une femme-enfant et deux garçons : le sien, Alexis, qu'elle élève seule comme elle peut, et le petit voisin, Charles qui grandit avec eux et partage leur quotidien, fuyant sa propre famille rigide et convenue. Lorsque des années plus tard, Charles mène une vie d'architecte où aucune place n'est laissée au plaisir et au bonheur, il reçoit un message sibyllin l'informant qu'Anouk est morte. Et c'est à partir de ce moment que sa vie va prendre une tout autre tournure. Il va rembobiner l'histoire, se la repasser en boucle jusqu'à ce qu'elle la mène devant l'entrée d'un jardin d'Eden...
Finalement, en écrivant ces mots, je me dis que nous avons tous droit à une seconde chance, à rattraper le temps perdu, à retrouver notre véritable chemin, celui de nos rêves d'enfant ou tout au moins ce qui s'en approche le plus. Ce qui nous manque le plus souvent c'est le courage pour y parvenir...
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