Tourbillonnant dans l'air tatoué dans la force du balancement
Qui manoeuvre entre chaque état de l'être
Je suis inondée d'odeurs et de désirs de tempêtes
J'essaie de me concentrer sur une étreinte
De crainte de me retrouver dans le néant d'une lumière supérieure
Qui cogne contre toutes les couches des coeurs.
Ce saut en l'air comme les ailes d'un oiseau
Vole sans but précis
Derrière cette odeur de la création
Je me soulève jusqu'au ciel jusqu'aux quatre vents célestes
Et je regarde leur beauté je la contemple en profondeur
Quelle grande grâce que de trouver un remède
Dans des ailes tourmentées.
(p.7)
Je rassemble toutes mes étrangetés
En une seule
Qui aspire à emporter les instincts à l'entour
Avec une sorte de pesanteur qui s'enfonce d'elle-même
Et irrite les multiples affronts que j'ai échoué à simplifier.
Je suis étrangère, par ma fougue aussi
Je flotte sur mes corps translucides
J'écarte les cuisses pour recevoir le goût de l'étrangeté
De ce qui est tellement singulier
Je traverse la nuit sous la splendeur des lucioles
Je cherche une issue dans chaque fissure sur mon chemin
Je m'entrelace jusqu'à l'identité
Espérant ne pas en mourir
Car l'étrangeté à soi-même est si singulière
L'identité est l'expression
De cet amas étrange.
(p.37)
Mes jambes qui ont arpenté le sable des rivages
Ont anéanti chaque particule du moi
Echappée au vide flottant dans les champs
Et ma tête, qui se portait d'elle-même au-dessus de la terre
A compris le goût du sel collé à la plante de mes pieds
Là-bas, je suis complètement oubliée
Entre ce qui pend à mon cou et ma peau porteuse du corps
Qui frotte de son durillon le pli au fond de l'âme
Je choisis à présent de marcher dans la rue d'une ville
Distraite de l'existence qui contient le lieu du naufrage
De tous les rêves peut-être envolés
Je n'entends que les grincements des trottoirs
Et le rythme du cœur qui bat en moi avec force
Il me semble que des époques entières ont passé
Dans l'espace entre le sable et le trottoir
Je sais que la vie a un goût
Quand bien même il est amer
(p.13)