Quand ma double vie amoureuse a commencé, j'ai poursuivi sans transition la duplicité dans laquelle je vivais depuis un an. J'étais familière avec l'envers et l'endroit, ce qui doit se garder, ce qui doit se montrer, j'avais l'habitude de ne dire que certaines choses, d'avoir un sourire pour les uns et les autres, de porter seule mon coeur gros, de me taire en public, de ne pas peser, d'attendre d'être seule pour m'adresser à ma revenante. Mon deuil était déjà une double vie, je voyais déjà quelqu'un en secret.