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Citation de ericdubois


Il pleut. Aujourd’hui enfermée. Pas de parc. Il va y avoir des cris. La journée sera difficile. Déjà des disputes hurlées dans les couloirs.

Je savais bien qu’un jour il faudrait que j’écrive à nouveau parce que telle était ma nature. Mais je ne savais pas qui déclencherait l’écrire.

Quel choc émotif.

Les infirmières m’ont sortie des chambres. Dans la salle à manger avec les fumeurs et mon ordinateur. Je cherche une prise électrique. Ils me regardent, " si tu as besoin de quelque chose, tu le dis " .

La recluse : " tu fais de l’écriture ? "

Un autre : " vous n’auriez pas cinq ou six feuilles, parce que je dois mettre à jour … " Quand je lui en donne quatre, les dernières : " il m’en manque deux " . Le décompte exact.

Puis il me les rend car il ne peut les déposer dans sa chambre fermée pour le ménage. Écrire dans la banalité vulgaire des chansons d’amour de Claude François, apportées par ma voisine, à tue-tête – je me surprends à fredonner – je me raccroche à n’importe quoi , au pire réel – pire ? Le romantisme facile. Même caractère que ma voisine, pour cela que que toutes deux dans la chambre blanche de l’hôpital.

On est tous là. On ne sera jamais guéris. Illusion du soin. Peut-être pourra-t-on seulement vivre un peu plus longtemps. Parmi ceux qui sont là, combien ressortiront d’ici ?
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