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4.33/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Clermont Ferrand , le 16/12/1969
Biographie :

Née le 16 décembre 1969 à Clermont-Ferrand.

L’écriture a toujours fait partie de ma vie. A 17 ans, je monte à Paris pour mes études de lettres. Après une agrégation de lettres classiques, j’enseigne quelques années la littérature latine à l’Université Paris VIII. Je quitte Paris pour un tout petit village du Gard, où je suis installée depuis 20 ans, entre Cèze et Ardèche, pour vivre plus en accord avec mes convictions écologiques. J’enseigne depuis une dizaine d’années le français langue étrangère aux adolescents migrants. En 2012, par passion, pour apprendre le grec moderne, je reprends mes études à distance à l’université Paul Valéry de Montpellier, jusqu’à un master traduction en littérature grecque moderne en 2017, où j’ai traduit, en pleine crise grecque, l’œuvre inconnue en France de Takis Kalonaros (Du bonheur d’être grec, Athènes, éditions Euclide, 1975, réponse à Du malheur d’être grec de Nikos Dimou, traduit en France en 2012 aux éditions Payot). Takis est le père du Petros, rencontré en 2010, à qui j’ai dédié le recueil dont sont extraits mes textes.

J’ai publié quelques textes dans la revue Phréatique dans les années 90, et dans la revue Arpa en 1997 et en 2006.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
fébrile je tremble en piquant…



fébrile je tremble en piquant
peut-être me piquerai-je et dormirai-je
cent ans
dans la beauté des pierres

Sylvain m’appelle
souvent fait retentir mon nom
dans le couloir Anne
on est
en pays de connaissance

au début la honte
aujourd’hui la fierté – tout aussi injustifiée –
d’avoir osé la descente
chez les morts

un jour m’acheter des vêtements
comme le paraître-au-monde
moins futile que
pensée imaginaire –
y prêter attention ténue

tous ces fous qu’il
me faudrait remercier de
l’écriture –
si l’on s’habitue à la folie d’un fou
on oublie et ce n’est
rien
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l’hôpital des fous

certaines phrases que tu m’as dites

c’est moi qui te le demande je t’enverrai d’autres livres je

prendrai de tes nouvelles tous les jours

certaines phrases

comme des fanaux perchés au bout des rêves

les autres phrases que j’entends ici

je ne sais pas depuis combien de temps je suis là

vous êtes mariée des enfants

car je suis arrivée dans le coma

toutes ces misères qui doivent tenir dans les mots

que je m’aime que je m’estime m’as-tu dit

que je sois à la hauteur de

la générosité de tes caresses

des fruits

un repas de fruits

pour laver le corps

ce n’est pas que je ne veux pas vivre

c’est seulement que je ne parviens plus à faire les gestes du

vivre

occupée du seul délire de l’amour unique

tout le reste m’échappe

y compris le printemps

trop de pression disais-tu

si tu l’ôtes dans l’innocence ou l’inconscience c’est la

dé-pression

vers le bas étymologiquement démise

du haut vers le bas du haut de

ton grand lit sombre de la mezzanine enclose

des protections saines vers

le bas de ce lit trop blanc trop étroit de maladie dans

l’anonymat des faux sommeils sans corps ni désir

de l’hôpital
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je passe le fil bleu ciel…



je passe le fil bleu ciel dans le chas de l’aiguille
Sylvain m’a demandé de lui recoudre son pantalon
Sylvain c’est un joli prénom qui glisse de toutes ses lettres
tout est matière à écriture
j’enfile le vivre et le mourir
je pique l’aiguille je tire le fil
je couds je couds dans l’espoir maigre que la
couture tienne – fil peu solide
je m’épuise de coudre
– la psychologue : ma vie la laine : tricoter quelque chose
avec –
mon prime geste de quotidienne fatigue
recoudre

une fois finie la couture tout
recommencer
mon œuvre n’est pas parfaite
je veux tâcher d’œuvrer mieux que pour moi-même
je couds comme un acte de tendresse
je tremble sur le chas de l’aiguille
c’est bien parce que c’est toi ai-je dit
le lien la couture Sylvain
est de mon village
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Il pleut. Aujourd’hui enfermée. Pas de parc. Il va y avoir des cris. La journée sera difficile. Déjà des disputes hurlées dans les couloirs.

Je savais bien qu’un jour il faudrait que j’écrive à nouveau parce que telle était ma nature. Mais je ne savais pas qui déclencherait l’écrire.

Quel choc émotif.

Les infirmières m’ont sortie des chambres. Dans la salle à manger avec les fumeurs et mon ordinateur. Je cherche une prise électrique. Ils me regardent, " si tu as besoin de quelque chose, tu le dis " .

La recluse : " tu fais de l’écriture ? "

Un autre : " vous n’auriez pas cinq ou six feuilles, parce que je dois mettre à jour … " Quand je lui en donne quatre, les dernières : " il m’en manque deux " . Le décompte exact.

Puis il me les rend car il ne peut les déposer dans sa chambre fermée pour le ménage. Écrire dans la banalité vulgaire des chansons d’amour de Claude François, apportées par ma voisine, à tue-tête – je me surprends à fredonner – je me raccroche à n’importe quoi , au pire réel – pire ? Le romantisme facile. Même caractère que ma voisine, pour cela que que toutes deux dans la chambre blanche de l’hôpital.

On est tous là. On ne sera jamais guéris. Illusion du soin. Peut-être pourra-t-on seulement vivre un peu plus longtemps. Parmi ceux qui sont là, combien ressortiront d’ici ?
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