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Critiques de Anne-Marie Devreux (4)
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Cahiers du genre, N° 52, 2012 : Les antifémin..

Des réactions masculines à l’érosion de certains de leurs privilèges

« Le numéro commun des Cahiers du genre et de Recherches féministes a été pensé pour y voir plus clair dans cette nébuleuse des réactions au progrès social en faveur de l’émancipation des femmes ».



Les anti-féministes et les masculinistes représentent un danger pour les femmes, pour l’avancée de leurs droits, pour l’égalité…



Comme l’indiquent Anne-Marie Devreux et Estelle Lebel
 dans le premier texte : « L’anti-féminisme s’organise aujourd’hui en s’adossant à l’idée que, les inégalités de genre ayant disparu, les nouveaux droits des femmes seraient des privilèges créant de nouvelles inégalités à l’encontre des hommes ».



« L’égalité déjà là », est une invention idéologique, un refus de l’égalité réelle à construire, de l’égalité des femmes et des hommes, « nous vivons encore dans des sociétés misogynes, sexistes et lesbophobes, et c’est de ce fond sociétal qu’émergent les différentes variantes de l’antiféminisme ».



Les soubassements de cet antiféminisme sont divers : invention d’une nature justifiant la place différente (et de fait subalterne) des femmes, affabulations religieuses, objectivité scientifique autoproclamée, manipulation des concepts et de l’histoire, négation des rapports sociaux de sexe, du système de genre, de la domination systémique, « Il convient de décrire et de nommer une réalité sociale et un système social qui institue, nourrit, soutient et reproduit ces sentiments de haine et de mépris des femmes », oubli du travail gratuit effectué par les femmes…



Devant les avancées obtenues par les femmes grâce à leurs luttes, les argumentaires et les moyens d’expression changent. Mais toujours pour occulter volontairement l’asymétrie de fait de « la place, le statut, les libertés des hommes et des femmes dans la société ».



En présentant les articles du numéro, Anne-Marie Devreux et Estelle Lebel soulignent aussi que « l’antiféminisme est une réaction politique qui touche d’abord la possibilité pour les femmes d’avoir une expression politique à travers le féminisme, ou plus globalement à travers toute forme de discours ou de suffrage ».



Et, derrière la soit-disant objectivité, le fantasmatique « neutre », un point de vue bien androcentré. Les auteures y opposent « la colère des opprimé-e-s », en citant Colette Guillaumin, « productrice d’un savoir qui n’est en rien moins capable de généralisation que la position des groupes dominants ».



L’antiféminisme se nourrit du « contexte politico-social où se conjuguent néolibéralisme et néo-conservatisme », s’oppose aux changements sociaux, valorise la différence (« hiérarchique, évidemment ») des sexes, l’hétérosexualité, la famille comme instance immuable de la société…



Et il ne faut s’y tromper, derrière l’instrumentalisation des droits des femmes ou des idéaux démocratiques par des Etats, ici et là, il s’agit toujours et encore pour les hommes de préserver les bénéfices de leur domination.



Je n’indique que certains points traités dans les articles :



Le « nouveau féminisme » de la haute hiérarchie catholique (dont la défense d’« une égalité en dignité humaine et non une égalité sociale au sens des chartes des droits » et le refus de la maitrise de leur sexualité par les femmes) ;



L’esprit antiféministe (dont la place des théories naturalistes) lors de la campagne pour l’extension du droit de vote aux femmes, le suffrage n’étant universel que pour et par les hommes ;



La situation réelles des femmes à Madagascar derrière les mythes ;



Les « populationnistes » (dont la défense de la natalité pour les unes et la stérilisation forcée pour d’autres, les « supposés « androcentrés » des politiques de population », le traitement condescendant et sexiste des médecins). L’auteur souligne : « L’importance croissante des militantes et des militants féministes dans le champ de la défense des droits sexuels et reproductifs constitue une menace permanente pour des positions institutionnelles considérées comme revenant de droit aux expertes et aux experts des anciens programme de planification familiale ».



Les discours sur la « crise de la masculinité », véritable « rhétorique antiféministe » qui « participe d’un refus de la part des hommes de l’égalité et de leur réaffirmation de l’importance d’une différence hiérarchique entre les sexes », d’une tentative de discréditer les femmes qui se battent pour leur émancipation.



des effets de l’antiféminisme au Québec. L’auteure souligne que « les attaques antiféministes s’inscrivent dans des rapports d’oppression et d’exploitation des femmes par les hommes, rapports imbriqués à ceux de l’hétérosexisme, du racisme et de l’exploitation économique ». Elle s’interroge sur le « cycle de la violence antiféministe », parle aussi de « l’inversion de la culpabilité ».



Un dossier qui pourrait malheureusement être enrichi, par des analyses concernant tous les régions du monde.



J’ai été aussi intéressé par l’article sur « l’islam et les musulmans dans la presse suisse francophone » et celui sur « bell hooks » dont je ne peux cependant juger que d’une partie, peu de textes de l’auteure étant disponibles en français (Black feminism : Anthologie du féminisme africain-américain, 1975-2000, textes choisis et présentés par Elsa Dorlin, Editions L’Harmattan 2008)



Sommaire :

Anne-Marie Devreux et Estelle Lebel
 : Des anniversaires sous le signe de la solidarité



Dossier

Anne-Marie Devreux et Diane Lamoureux : 
Les antiféminismes : une nébuleuse aux manifestations tangibles (Introduction)

Denise Couture
 : L’antiféminisme du « nouveau féminisme » préconisé par le Saint-Siège

Helen Harden Chenut
 : L’esprit antiféministe et la campagne pour le suffrage en France, 1880-1914

Mireille Rabenoro
 : Le mythe des femmes au pouvoir, arme de l’antiféminisme à Madagascar

Mathieu Caulier
 : L’antiféminisme des « populationnistes »

Francis Dupuis-Déri
 : Le discours de la « crise de la masculinité » comme refus de l’égalité entre les sexes : histoire d’une rhétorique antiféministe

Marie-Carmen Garcia : Des féministes aux prises avec l’« intersectionnalité » : le mouvement Ni Putes Ni Soumises et le Collectif féministe du Mouvement des indigènes de la République

Mélissa Blais
 : Y a-t-il un « cycle de la violence antiféministe » ? Les effets de l’antiféminisme selon les féministes québécoises



Hors-champ

Lorena Parini, Matteo Gianni et Gaëtan Clavien : La transversalité du genre : l’islam et les musulmans dans la presse suisse francophone



Lecture d’une œuvre



Estelle Ferrarese
 : bell hooks et le politique. La lutte, la souffrance et l’amour



Notes de lecture

— Christine Bard. Une histoire politique du pantalon et Ce que soulève la jupe : identités, transgressions, résistances (Ilana Löwy)

— Sandrine Garcia. Mères sous influence. De la cause des femmes à la cause des enfants (Sarra Mougel)

— Isabelle Attané. En espérant un fils… La masculinisation de la population chinoise (Marylène Lieber)




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Des femmes respectables : Classe et genre e..

Une enquête approfondie et une analyse critique sur les classes populaires, le féminisme et les sciences sociales.
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Sous les sciences sociales, le genre

Contre les sciences normâles, la voie de la bandita productive et imaginative



« Pour se faire une place dans leurs disciplines académiques, les études féministes et, plus généralement, les recherches sur les femmes, les rôles de sexe, les identités sexuelles, les rapports sociaux de sexe ou le genre ont toujours dû se positionner par rapport aux discours scientifiques dominants, et faire rupture avec des sciences sociales que l’on pourrait qualifier de « normâles » (ou « malestream ») et qui pensent au masculin sans en avoir conscience ; sans en avoir conscience et en imprégnant à des résultats ou des théories censés être « objectifs » une « neutralité » de fait marquée par son aveuglement aux inégalités entre les hommes et les femmes et, plus profondément encore, à la domination des secondes par les premiers ».



Compte tenu de la nature de l’ouvrage, je n’évoque ici que certains points traités dans l’introduction. Ses auteur-e-s (?) indiquent : « nous avons choisi un ensemble d’auteurs reconnus et enseignés dans les cursus de sciences sociales, et proposé à des spécialistes de ces auteurs de les questionner selon une grille commune afin de mettre à la portée d’un public d’étudiant-e-s et d’enseignant-e-s, voire un public plus large, un examen critique des œuvres sous l’angle de la question du genre ».



Les auteur-e-s parlent de production d’outils d’analyse « pour sa propre sociohistoire », de corpus sociologique à la fois ouvert et limité, de marginalité des femmes, de relecture des sciences sociales écrites au masculin…



« Qu’apporte la question du genre à la relecture d’une œuvre ? Peut-on, par exemple, déceler dans l’œuvre un « sous-texte » sexué ou genré, un impensé genré, des présupposés, explicitent ou non, de la division sexuelle, un langage sexué/genré ? ».



Comme le soulignent les auteur-e-s, « la pensée du symbolique tend à prendre le dessus sur celle de la matérialité et de la violence réelle et physique des rapports entre les sexes ou de la division sexuelle du travail et du pouvoir » dans bien des textes étudiés. Elles et ils (?) parlent de l’absence, plus ou marquée, de « point de vue et connaissance située », du rôle des femmes dans la structuration des sociétés, des rapports politiques, « les rapports hommes-femmes sont d’abord des rapports politiques qui gèrent l’organisation des sociétés comme le font d’autres rapports de pouvoir », de la minoration et de la déqualification du travail des femmes, d’absence de pensée des hommes comme « classe de dominants »… Coercition et conflits oubliés produisent une sociologie lisse et descriptive…



Dans cette introduction, j’ai particulièrement apprécié, les paragraphes sur « Penser la modernité », « Les femmes des grands hommes » et la conclusion « la voie de la bandita ».



Le livre est divisé en six parties :



Structures, structuration, pratiques (Auguste Comte, Emile Durkheim, Marcel Mauss, Claude Lévi-Strauss, Pierre Bourdieu, Maurice Godelier, Anthony Giddens)



Acteurs, savoirs, régime d’action (Talcott Parsons, Michel Crozier, Alain Touraine, Raymond Boudon, Carlo Ginzburg, Luc Boltanski, Bruno Latour)



Interactions et production de l’ordre social (Everett Cherington Hughes, Alfred Schütz, Anselm Strauss, Harold Garfinkel, Erving Goffman, Howard S. Becker)



Classes sociales (Karl Marx, Friedrich Engels, Pierre Naville, Richard Hoggart, E. P. Thompson)



Progrès, rationalité, dynamiques de l’Occident (Max Weber, Norbert Elias, Philippe Ariès, Jürgen Habermas)



Critique de la modernité (Georg Simmel, Karl Mannheim, Theodor W. Adorno, Hannah Arendt, Michel Foucault)



Ces articles, par la diversité des points de vue, offrent des visions critiques et parfois passionnantes, des écrits de certain-e-s auteur-e-s. Cela m’a permis aussi de découvrir des analyses, des auteurs ou des éclairages nouveaux d’oeuvres lues. Sous les sciences sociales, le genre est bien souvent un non-dit, réduisant, limitant ou annulant la portée des analyses. En absence de point de vue sexué (lui même non-indépendant du point de vue de « classe » ou de « race », etc.), l’objectif se rétrécit de manière plus ou moins important au subjectif, un faux universel domine/masque les « particularismes » et dénature l’universel, sans oublier les invisibilités… Cet « oubli » ne peut plus être considéré comme « inconscient ».



La non-prise en compte du genre, aujourd’hui, par certains (économistes, sociologues, « politologues », historiens, etc…) disqualifie, à mes yeux, une bonne partie de leurs analyses.



Et dans cet ouvrage même, il est dommage que les auteur-e-s n’indiquent pas toujours, de manière explicite, leur « propre » intégration du « prisme du genre » aux études. Reste que « le genre » peut-être abordé de multiples façons, et qu’universitairement il est souvent dépolitisé…



Le genre sous les sciences sociales certes, mais quant-est-il des sciences sociales ou des « scientifiques » au crible des lectures féministes ?




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Genre Modernite et Colonialite du Pouvoir

Reconnaître dans ces histoires passées quelque chose qui nous concerne car, demeuré impensé, irrésolu, qui hante notre présent



« Notre interrogation de départ porte, plus particulièrement, sur la difficulté des mouvements féministes de résister avec efficacité à la rhétorique et aux pratiques néocoloniales qui sont en train de faire du sexisme et de l’inégalité de sexe l’apanage exclusif de cultures ‘arriérées’, par opposition auxquelles s’affirme la civilité du ‘monde occidental’, avec sa tolérance, son féminisme et, surtout, sa capacité inépuisable de changement. »



Maria Eleonora Sanna et Eleni Varikas soulignent « Penser ensemble ces subalternités multiples, confronter et mettre en dialogue des expériences discordantes de l’hétéronomie et de l’oppression, c’est interroger leur historicité, les visions différentes de l’émancipation, les formes de subjectivité et les attentes sociales auxquelles ces expériences ont donné lieu ; c’est enfin, inclure ces généalogies dissonantes, leur indépendance et leur co-temporalité, dans les catégories au moyen desquelles on pense nos sociétés contemporaines, leurs traditions politiques, leur traitement de la pluralité humaine. »



Si nous avons le « même devenir historique », nous n’avons pas la même place dans le passé, nations dominantes pour les un-e-s, traite, esclavage et/ou conquêtes coloniales pour les autres. Et nous pouvons nous laisser facilement embarquer, au nom d’une soit-disant émancipation déjà là, à inventer une histoire linéaire, vu d’ici et plaçant les Autres forcément en décalage voire en retard.



Les coordinatrices du dossier insistent sur « le produit de l’imaginaire colonial et des modes de légitimation qu’il a généré », la sacralisation d’un « passage à la modernité » européenne indépendante des conquêtes coloniales, sans oublier les « processus de déshumanisation à l’intérieur de l’Europe, l’expulsion des Juifs et des Maures de la Péninsule ibérique… ». Notre version fantasmatique de la liberté et des Lumières est profondément muette sur les femmes, les noirs, la traite transatlantique etc…



Les auteures choisissent, à juste titre me semble-t-il, la notion de « colonialité » pour appréhender ces barrières cognitives « Contournant les ambiguïtés du post dans le postcolonial, qui risque de réaffirmer une vision linéaire du temps (ce qui vient après le colonialisme soit pour y mettre fin, soit pour le prolonger), la notion de colonialité de pouvoir élaborée par des penseurs des études subalternes, pour la plupart latino-américains, pose une question de nature épistémique ». Cette grille de lecture permet « d’inclure les ‘nombreuses réponses’ adressées au cours des derniers siècles à cette modernité monophonique. »



En soulignant les apports des analyses genrée et en présentant les différents articles, les auteures nous rappellent, entre autres,« le corps des femmes qui fut longtemps l’instrument d’un eugénisme raciste, devient maintenant l’instrument d’un nationalisme communautaire ».



Dans ce dossier, Irène Silverblatt traite « Chasteté et pureté des liens sociaux dans le Pérou du XVIIe siècle ». Elle analyse, entre autres « des contes de fées sur l’honneur et autres sermons coloniaux », les constructions et reconstructions des codes à travers le temps et conclue « L’ironie du sort voulut néanmoins que les valeurs familiales des colons imprègnent profondément l’approche indigénisme : la vertu des femmes ne pouvait être célébrée qu’au dépens des rapports de sexe – un coût ancré dans l’idéologie et dans les pratiques de la conquête espagnole que les indigénistes récusaient si violemment. »



Le passé soit-disant « premier » reste une construction en rapport avec les migrations, les rencontres entre groupes, les métissages divers et variés.



En absence de connaissance sur ces pays, je signale les deux articles suivant sur le Japon et l’Inde : Naoki Sakai « Le genre, enjeu politqiue et langage du nationalisme postcolonial japonais » et Paola Bacchetta « Queer et xénophobie dans le nationalisme hindou postcolonial ».



Malek Bouyahia « Genre, sexualité et médecine coloniale. Impensés de l’identité ‘indigène’ » analyse les rôles des experts, en l’occurrence des médecins, dans la construction/invention des ‘indigènes’, de leur sexualisation et du racisme plus généralement. « Cette construction active/passive de l’identité est coextensive à d’autres oppositions dichotomiques (dedans/dehors, riches/pauvres, hommes/femmes, normal/anormal, national/étranger, virils/efféminés) qui déterminent et définissent les rapports de la métropole et de ses colonies. Ces oppositions sont au fondement de la construction binaire du centre et c’est sur ce modèle que la périphérie sera organisée. » L’auteur nous invite à nous interroger sur l’héritage de cette histoire coloniale « et ce que nous avons intériorisé comme leg ‘infâme’, qui nous condamnent à ne pas aller à la rencontre des autres. »



Par ailleurs, comme hier, il convient de désacraliser les experts. Leurs paroles ne sauraient être séparées de leurs opinions, quoiqu’ils en disent et quelque soit le vernis ou le fondement scientifique dont ils se glorifient. La politique est fait de choix pas de « vérités ».



Maria Eleonora Sanna « Ces corps qui ne comptent pas : les musulmanes voilées en France et au Royaume-Uni » réexamine le produit des traditions des deux pays aux dispositifs juridiques distincts « au prisme de la question de l’égalité des sexes afin d’interroger les effets sociaux et politiques concrets sur les personnes concernées. »



Elle insiste à la fois sur « Tout se passe comme si ‘la différence’ entre elles, les musulmanes voilées, et nous était un obstacle au processus de ‘la civilisation occidentale’ plutôt qu’une modalité de fonctionnement du pouvoir moderne » et sur « le présupposé selon lequel l’autonomie et l’émancipation des femmes seraient acquises dans les sociétés occidentales et le foulard leur porterait atteinte. »



Je souligne trois autres extraits de ce texte :



« En même temps, la mise à l’écart des mouvements féministes antiracistes ainsi que que des activistes musulmanes a anéanti la possibilité d’une véritable délibération démocratique sur le contenu et les stratégies de l’émancipation de tous et toutes, susceptible de prendre en considération les configurations multiples de la subordination des femmes dans les sociétés libérales contemporaines, tout comme la possibilité de convergence de différentes luttes féministes »



« la grille interprétative de l’égalité des sexes permet, précisément, d’interroger la tension, propre aux démocraties libérales contemporaines, entre, d’une part, la construction consubstantielle des États-nations au sein de l’Europe et des empires coloniaux en dehors de celle-ci, et, d’autre part, les principes libéraux d’inclusion universelle »



« Il s’agit aussi du danger d’obscurcir ou de relativiser la réalité des abus religieux et patriarcaux quels qu’ils soient sur les corps et les sexualités des individu-e-s »



L’avant dernier texte concerne des « invisibles parmi les invisibles », les populations les plus (dé)niées d’Europe à savoir les rroms, « La stérilisation forcée des femmes roms dans l’Europe d’aujourd’hui (Angéla Koczé)



Le dossier se termine par un entretien avec Wendy Brown « Configurations contemporaines de la domination et des résistances : un regard transnational ».



J’attire l’attention sur son analyse critique de la tolérance et très subjectivement, je ne présente que quelques extraits qui me semblent emblématiques de cette intervention.



« Aussi la question est-elle la suivante : est-il stratégiquement plus efficace de continuer à soutenir les revendications identitaires ou de dénoncer le contenu norminatif du soi-disant universel ? Je pense qu’il faut toujours faire les deux à la fois. Les revendications identitaires ne parviendront à convaincre largement qu’en montrant la partialité des principes généraux et universels.»



« L’honneur, la modestie, la fidélité sexuelle, la reproduction : tous ces attributs et fonctions sont assignés au corps des femmes, de manière à les subordonner à un projet élaboré et conduit par les hommes. »



« Cela exige par ailleurs de réfléchir simultanément à plusieurs niveaux et en abordant plusieurs problèmes à la fois, comme celui de la violence contre les femmes, la persistance d’un discours colonial sur la race et la religion, celui la normativité hétérosexuelle, celui de l’approche néolibérale de la vie quotidienne, celui de l’appropriation des États par le capital financier, le fait que le discours universel sur les droits humains soit souvent un instrument de suprématie pour la civilisation occidentale, le problème enfin de l’existence d’un ordre économique dont l’impératif est la croissance et le profit, mais jamais une planète durable, ni les besoins d’une vie qui ait un sens. »



Pour compléter ce riche numéro, un texte de Nancy Fraser « Féminisme, capitalisme et ruses de l’histoire », une « lecture » de l’œuvre de Nicole-Claude Mathieu par Jules Falquet « Pour une anatomie des classes de sexe : Nicole-Claude Mathieu ou la conscience des opprimé.e.s » et de nombreuses notes de lecture.
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