Depuis Constantin, la théocratie chrétienne traditionnelle repose sur l’idée que l’Église et l’État sont inséparables et doivent être gouvernés par un seul chef, l’empereur, représentant du Christ sur terre; à défaut d’empereur, le roi exerce ces fonctions dans son royaume. À partir du milieu du XIe siècle, en revanche, l’Église d’Occident se dote d’un nouveau chef suprême en la personne du pape de Rome et revendique sa « liberté », voire même sa suprématie sur les États chrétiens. L'Église devient alors une véritable institution, autonome et hiérarchisée, peuplée de clercs nettement distingués du monde des laïcs.
Introduction