Chen Li
Chant d’une somnambule
Je dors sans me savoir endormie
Je vis sans savoir que la vie est un rêve
Je parcours la terre les yeux fermés sans savoir
que je marche sur une coquille d’œuf
de toutes parts les précipices glissants du rêve
me séduisent jusqu’à me réduire en miettes
Je m’approche du chevet de mon amant,
mets du dentifrice sur une brosse à dents pour lustrer ses chaussures
préparant notre voyage d’alliance
il dort sans savoir comme notre longue nuit est pleine de rêves
Je m’approche de la fenêtre de ma rivale
tire le rideau, tranche la gorge de
son coq, tords le ressort de son réveil
en lui souhaitant sommeil éternel et nuit infinie
Je vis sans vouloir vivre en paix
Je dors sans vouloir m’assoupir