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Citation de Partemps


Palden Sonam est ce qu’on aurait nommé en d’autres circonstances, elles aussi dramatiques, un « pupille » non de la nation mais ici d’une association humanitaire française, APACT (Association Paloise Pour l’Aide à la Culture Tibétaine) qui à l’instar d’autres associations semblables d’autres pays vient depuis plusieurs décennies en aide, moralement et financièrement à des réfugiés tibétains, en Inde ou au Népal : vieillards, moines et moniales ; principalement à des enfants et des adolescents qui poursuivent des études d’abord dans des TCV (Tibetan Children’s Villages) puis dans des universités indiennes, afin de retrouver un semblant de vie normale et une activité sociale. Certains de ces jeunes gens s’installent en Inde, d’autres émigrent en Europe ou aux Amériques (le Canada offre chaque année d’accueillir plusieurs centaines de jeunes Tibétain(e)s sous réserve qu’ils s’y installent définitivement). D’autres, un tout petit nombre, décident de revenir au Tibet sans connaître le chinois qui est devenu la langue officielle de leur pays.


Nation montagne

Nous appartenons aux montagnes.

Notre mère était une roche ogresse qui était tombée amoureuse du singe de la compassion. Nous sommes une belle famille.

Nos montagnes sont coiffées de neige. Nous nous appelons le peuple à la tête noire et aux joues rouges.

Quand les bottes chinoises ont marché sur note terre avec leurs drapeaux rouges et leurs bannières rouges, nous n’avons pas apprécié.

Vite notre sang a lavé leurs drapeaux et leurs mains. Rouge, chaud, toujours vivant. Notre peuple n’est pas mort, mais il est assassiné. Il y a une grande différence entre le travail de la nature et le mal.

Après des décennies de poussière folle et de feux étrangers, nos montagnes sont devenues chauves.

Nos cheveux noirs ne peuvent l’empêcher. Nous aussi nous ressemblons à quelque chose d’autre.

Les gens des montagnes vivent au-dessus des nuages mais nous savons où s’étend le sol. La sagesse de nos ancêtres veut que nous devions respecter même la dignité d’un seul brin d’herbe.

Quand j’étais enfant, ma mère me disait que tout nuage a une histoire à porter.
Où ? lui demandais-je ? Les enfants ne doivent pas poser de questions, répondait-elle.

Elle me disait aussi que Milarepa méditait dans une grotte de montagne et survécut grâce à des feuilles de bétel.

Je ne lui demandai pas comment.

J’appris aussi de ma mère qu’il y a une petite fille sur la lune et que chaque fois que la lune est pleine elle va chercher de l’eau. Contemplant la pleine lune qui navigue dans le ciel bleu clair du Tibet je la vois toujours. Je ne sais s’il s’agit d’un fait ou d’un acte de foi.

Quand j’ai étudié les sciences à l’école, la première fois que j’ai vu une cartographie de la lune je me suis demandé si quelqu’un d’autre voyait la petite fille sur la lune. Elle doit être grande maintenant.
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