C'est une édition bilingue français-chinois proposant des poèmes en particulier de Chen Dongdong et Zhang Zao pour la période à cheval sur l'an 2000. le premier évoque le paysage de Yongjia 永嘉 (dans le Zhejiang, à 300 km au sud de Shanghai) et le second parle des regrets en s'appuyant sur l'image des fleurs de prunier qui tombent.
D'autres poèmes datent de l'Entre-deux-guerres et on relève immédiatement celui écrit à Dijon en 1922 par Li Jinfa, malheureusement la biographie (en fin d'ouvrage) de ce Cantonnais arrivé aux USA en 1942 ne nous dit rien sur la durée de son séjour en France, se contentant d'ajouter qu'il réside aussi en Allemagne. On ne sera pas surpris de trouver Guo Moruo natif du Sichuan qui fut quasiment le poète officiel de la Chine populaire durant les trente premières années de l'existence de celle-ci. En 1933 Ai Qing consacre un poème à sa nourrice alors qu'il vient de rentrer en Chine après un séjour de quatre ans dans l'hexagone. Bian Zhilin n'a jamais résidé en France mais il est connu pour sa traduction de Baudelaire dans sa langue maternelle, sa poésie cite ici un proverbe chinois qui signifie que les choses changent sans cesse.
Au total ce sont près de quarante poèmes et donc poètes qui sont à découvrir. Les étudiants en fin de deuxième année de chinois à l'université et les lycéens ayant fait trois ans de chinois pourront accéder directement à l'essentiel de la version chinoise. Pour les non-sinisants, il y aura la perception d'une expression originale de nombreux sentiments et de quelques allusions à l'histoire de la Chine. Ainsi "Sur la pelouse" de Jiang Tao comme en saluant la chute de la Bande des quatre qui se produit en 1977.
Il est déjà difficile au béotien de comprendre spontanément de quel province vient un auteur mais quand une celle-ci est écrite de trois façons différents, c'est encore plus dur. Je pense en particulier au Zhejiang qui est représenté ici par nombre d'auteurs.
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