Claude (son époux) visite la cellule où fut enfermée Suzanne
Claude scrute les murs, qui sont couverts, du sol au plafond, d'innombrables inscriptions. Il en repère plus de rois cents de la main de Suzanne. Elle qui a toujours beaucoup lu a lutté contre le désespoir en puisant dans sa mémoire des citations de grands auteurs, des vers, des réflexions qui prennent sur ces murs une signification profonde.
"Mes ennemis peuvent me tuer. Ils ne peuvent me nuire" (Socrate)
"Seule avec mes pensées, c'est encore la liberté"...
En avril 1937, des avions allemands et italiens bombardent la ville de Guernica, tuant des centaines de civils. Des milliers de réfugiés franchissent les Pyrénées pour entrer en France. Suzanne décide d’aider tous ceux qu’elle peut -notamment une jeune fille nommée Carmen, qui apprend aux enfants à danser la jota. Il faut aussi éveiller les consciences et essayer de récolter de l‘argent. Suzanne coud pour Pilette et Bazou des costumes espagnols, et la famille au complet fait la tournée des communes environnantes en emportant le gramophone dans la voiture. Sur les places des villages, Suzanne déroule une banderole clamant qu’il faut « Ouvrir la frontière aux Espagnols », tandis que les enfants dansent. Bazou circule ensuite parmi les badauds avec un chapeau. Il reste de cette période une photographie où l’on voit Suzanne et sa petite troupe lever fièrement le poing façon No pasaran !