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Citation de Cielvariable


La caresse de ses doigts sur ma chair à vif était insupportablement délicieuse. N’osant lever la tête, je pressai la joue contre la broderie râpeuse du couvre-lit, contre l’imposante image du lion, je repris mon souffle puis laissai couler mes larmes. Un grand calme m’avait envahi ; le plaisir me dérobait le contrôle de mes membres, et je fermai les yeux.

Lorsque les lèvres du maître se posèrent sur une des meurtrissures, je crus mourir. J’allais gagner le Paradis – du moins un Paradis plus élevé encore, plus délicieux que ce paradis vénitien. Mon sexe s’emplit de vie, d’une force reconnaissante, désespérée et isolée.

Un sang brûlant se répandit sur la plaie. La langue légèrement râpeuse de Marius la toucha, la lécha, la pressa. L’inévitable fourmillement qui s’imposa alors alluma un brasier derrière mes paupières closes, un incendie rugissant sur l’horizon mythique de la nuit où baignait mon esprit aveugle.

Le maître passa à la meurtrissure suivante. Filet de sang, caresse de la langue – l’affreuse douleur disparut, remplacée par une langueur palpitante. Tandis que mon aimé se consacrait à une autre plaie encore, je songeai : c’est insupportable, je vais mourir.

Il progressa très vite, de meurtrissure en meurtrissure, offrant à chacune son baiser magique et la caresse de sa langue. Quant à moi, je tremblais de tout mon corps, gémissant.
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