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Citation de Cielvariable


— Un jour, tu partiras, déclara-t-il. Tu quitteras le palazzo. Tu emporteras de l’or et tout le savoir que j’aurai réussi à te transmettre. Tu emporteras ta grâce et tous les arts que tu auras maîtrisés, ceux du peintre, du musicien capable de jouer à la demande n’importe quel air – tu y parviens déjà –, du danseur le plus exquis. Armé de tous ces talents, tu te lanceras à la recherche des trésors après lesquels tu soupires…

— Je ne soupire après rien d’autre que vous.

— … et lorsque tu repenseras à ce que nous vivons aujourd’hui, lorsque, dans un demi-sommeil, la nuit, tu te souviendras de moi, les yeux fermés, la tête sur l’oreiller, les moments que nous passons ensemble te paraîtront corrompus et de la plus grande étrangeté. Ils te sembleront émaner de la sorcellerie ou de la folie ; notre chambre douillette deviendra pour toi le théâtre oublié de sombres secrets, et peut-être en souffriras-tu.

— Je ne m’en irai pas.

— Rappelle-toi alors que nous nous aimions. Que tu t’es bel et bien trouvé dans une école d’amour, où tu as soigné tes blessures, réappris à parler, oui, et même à chanter, où tu es né d’un enfant brisé comme s’il n’avait été qu’une coquille d’œuf et toi un ange, t’élevant de lui sur des ailes de plus en plus grandes, de plus en plus fortes.

— Et si je ne pars pas de ma propre volonté ? Me jetterez-vous d’une fenêtre, que je sois obligé de voler pour ne pas tomber ? Fermerez-vous tous les volets derrière moi ? Vous feriez bien, parce que j’y frapperai encore et encore jusqu’à mourir sur place. Je n’aurai jamais d’ailes pour m’emporter loin de vous.
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