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Citation de Partemps


Troisième période. -J'ai déjà cité souvent la Saison en Enfer (9)
. Il me reste peu de chose à ajouter à l'analyse définitive que
Paterne Berrichon (10) a faite de ce livre si sombre, si amer, et
en même temps pénétré d'une mystérieuse douceur. Là Rimbaud,
arrivé à la pleine maîtrise de son art, va nous faire entendre
cette prose merveilleuse tout imprégnée jusqu'en ses dernières
fibres, comme le bois mœlleux et sec d'un Stradivarius, par le son
intelligible. Après Châteaubriand, après Maurice de Guérin, notre
prose française, dont le travail en son histoire si pleine, et si
différente de celle de notre poésie, n'a jamais connu
d'interruption ni de lacune, a abouti à cela. Toutes les
ressources de l'incidente, tout le concert des terminaisons, le
plus riche et le plus subtil qu'aucune langue humaine puisse
apprêter, sont enfin pleinement utilisés. Le principe de la «rime
intérieure», de l'accord dominant, posé par Pascal, est développé
avec une richesse de modulations et de résolutions incomparable.
Qui une fois a subi l'ensorcellement de Rimbaud est aussi
impuissant désormais à le conjurer que celui d'une phrase de
Wagner. -La marche de la pensée aussi qui procède non plus par
développement logique, mais, comme chez un musicien, par dessins
mélodiques et le rapport de notes juxtaposées, prêterait à
d'importantes remarques.
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