Anne Vaulpre

Ô cette brûlure si douce et si fraîche
Dans le feu du ciel
Et la métamorphose de la feuille
Entre deux souffles d'oiseaux

Un grand oiseau blanc
Ecume de ciel
Bourgeon de mer
Audace de l'invisible

Les mots du poème
Sont des petites étincelles d'eau vive
Ramassées sous le gravier des siècles
Ce sont des petites miettes du Festin
de la Parole
Que l' on cueille avec crainte grâce
et tremblement
Comme la fleur d'amandier
en son premier matin

En ce tendre matin de septembre
Assise sur les contreforts du vent
J'écoute la lumière
Je bois sa saison
Et me délivre

Un jardin accroché
aux franges du soleil
Un âne broutant l'herbe
de l'innocence
Un vent farouche décoiffant
les nuages
Et le silence qui se balance
entre deux bouffées d'enfance

Terre
Ma terre
Terre de feu et de soif
Terre gorgée de soupirs et de rêves
Ma terre si souvent méprisée
Sous nos pas si souvent meurtrie
Par le sang innocent
Terre ma terre
Mon encens et ma gloire
Ma douce terre
Mon enfer et ma joie