L’hypermarché au bout de la route est toujours ouvert : toute la journée, ses portes automatiques coulissent dans un sens ou dans un autre, accueillent et relâchent tout un flot humain. Ses espaces éclairés au néon sont si impersonnels et si éternels qu’il en émane du bien-être autant que de l’aliénation. À l’intérieur, vous pouvez oublier que vous n’êtes pas seuls ou que vous l’êtes.
Rachel Cusk, Contrecoup, Éditions de l’Olivier, 2013.
Incipit de « Regarde les lumières mon amour », d’Annie Ernaux, Seuil/Raconter la vie, 2014.