AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Manyoth


Lundi 3
 
Hier soir, il a appelé, je dormais, il voulait venir. Je ne pouvais pas (Eric présent). Nuit agitée, que faire de ce désir, et encore aujourd'hui, où je ne le verrai pas. Je pleure de désir, de cette faim absolue que j'ai de lui. Il représente la part de moi-même la plus « parvenue », la plus adolescente aussi. Peu intellectuel, aimant les grosses voitures, la musique en roulant, « paraître », il est « cet homme de ma jeunesse », blond et un peu rustre (ses mains, ses ongles carrés) qui me comble de plaisir et auquel je n'ai plus envie de reprocher son absence d'intellectualité. Il faudrait tout de même que je dorme vraiment, je suis aux limites de l'épuisement, incapable de faire quoi que ce soit. Le deuil et l'amour sont pour moi une seule et même chose dans ma tête, mon corps.
Chanson d'Édith Piaf, « Mon Dieu, laissez-le-moi, encore un peu, un jour, deux jours, un mois... le temps de s'adorer et de souffrir... » Plus je vais, plus je me donne à l'amour. La maladie et la mort de ma mère m'ont révélé la force du besoin de l'autre. Je m'amuse de l'entendre. S., me répondre, quand je lui dis « je t'aime » : « Merci ! » Pas loin de « Merci, il n'y a pas de quoi ! » En effet. Et il dit : « Tu verras ma femme », avec bonheur, fierté. Moi, je suis l'écrivain, la pute, l'étrangère, la femme libre aussi. Je ne suis pas le « bien » qu'on possède et qu'on exhibe, qui console. Je ne sais pas consoler.
 
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}