De plus, mon regard n’est pas innocent. Un souvenir d’enfance me revient. L’été, des Parisiens en vacances s’égaraient dans le quartier populaire de province où j’habitais, nous détaillant avec curiosité, nous plaignant à voix haute de nos conditions de vie, alors qu’on jouait et qu’on ne leur demandait rien. Est-ce qu’aujourd’hui, voyageuse venue de l’Ouest, je ne suis pas dans la même disposition d’esprit que ces Parisiens aisés de jadis, convaincus de leur bonheur et de leur supériorité ?