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Citation de Charybde2


On raconte que sa voix résonnait si proche dans le conduit que là-haut ils riaient de soulagement (« On t’entend ! On t’entend ! On est là ! »). Il est tombé dans ce terrier abandonné, un trou de renard, on va l’extraire, le hisser en lui tendant la main, une perche, une corde. Amenez la torche par ici. Et ils amenèrent la torche. Mais au fond de l’isthme, ils ne le voyaient pas. Où est la sonde ? Amenez la sonde. Et ils firent aller la sonde, et à mesure que les mètres défilaient ils changeaient de visage, une suée leur venait, et aussitôt : comment le sortir ?, casse-tête, ils lâchaient un mot ou deux sans se regarder. Ils commencèrent par descendre une petite lumière jusqu’à lui, parce qu’il disait « j’ai peur dans le noir », et un biberon parce qu’il disait « j’ai faim », dont la bouillie était mêlée d’analgésiques parce qu’il disait « j’ai mal », menus viatiques humains pour son voyage aux enfers. Cela suffit à le rassurer. Et la voix de sa mère qui le rassura plus que tout. Et même on l’aurait fait rire au début, à ce qu’on rapporte, pendant que des équipes d’hommes là-haut, hors de sa vue, fourbissaient leurs armes pour venir le sauver. « C’est maman, trésor, je suis là. Tu n’es plus seul. On va te sauver. » « On vient te chercher, petit bonhomme, ce ne sera pas long. On va te remonter parmi nous. » Il riait.
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