Annie Senty

Fontainebleau. Samedi 5 septembre, 10 h 30
Armée d’une pioche, Eudoxie marchait à grands pas dans la forêt, tournant parfois la tête vers la droite pour recevoir de secrètes instructions quant à la direction à prendre. Camille qui portait une pelle peinait à la suivre.
— Elle va encore nous balader longtemps, ta voix ?
Complètement hallucinée, Eudoxie continuait son étrange progression et ne prit pas la peine de lui répondre. Après une petite heure de marche, elle s’enfonça dans un fouillis de ronces, sortit de la poche de son trois-quarts un
petit sécateur et dégagea rapidement un espace d’un mètre carré de broussailles.
— C’est là !
Eudoxie se mit à piocher frénétiquement le sol qui n’offrait aucune résistance à ses efforts. Pendant ce temps, Camille pelletait autour du périmètre les extraits d’humus et de sable. Lorsque le trou atteignit une profondeur d’environ soixante centimètres, l’outil heurta ce qui pouvait laisser croire à la rencontre d’un silex ou de tout autre chose, au son métallique qu’il produisit.