Les jeunes, eux, sont de retour des champs, couverts de boue ; ils se dirigent vers le fleuve, la serviette sur l'épaule, à la main, l'éponge fibreuse, truffée d'un savon noir, pendant que les adultes et chefs de famille attendent l'eau tiède préparée à leur intention derrière les cases pour le bain quotidien, et que sur les feux, les foutous s'apprêtent. Et tout un peuple va, vient, siffle, parle ou rit dans ce désordre crépusculaire, petit monde campagnard oublié des villes civilisées, petite vie tranquille et plus sage, peut-être, en marge de la société des voitures et des voilures, des toits en tôles ondulées, des gratte-ciel, du chemin de fer poussif, de la banque accapareuse, et, pourquoi pas, de la politique ?