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EAN : 9782723605328
303 pages
Nouvelles éditions africaines (01/01/1978)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Le roman d'une femme ? Plutôt celui d'un jeune Africain lancé très tôt dans la vie. Les femmes, les amis, les parents, l'orgueil ou la vanité, la politique, les êtres et les choses, toutes forces extérieures orientent et entravent sa démarche naturelle. Pris entre les griffes du destin, il s'agit de sa lutte désespérée pour se dégager de leur emprise et sauvegarder sa personnalité véritable, intime. Sera-t-il assez fort pour vaincre ? Ce roman tentera de le dire.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Imaginez une sorte de début de ferme rudimentaire posée au faîte d'une hauteur. À gauche, un chantier d'exploitation de bois : une bille d'acajou traîne, abandonnée — on n'a pas pu la scier — qui s'enlise dans la poussière de ses écorces, un terrain vague, sans propriétaire ! À droite, la futaie, la brousse immense. Au centre, un semblant de route qui monte, et vous mène péniblement dans une espèce d'État miniature installé dans les arbres. La route est bordée d'herbes hautes d'où, çà et là, s'élancent des avocatiers, des corossoliers, des orangers, étonnés d'être là. Au loin, dans le fond, des palmiers, encore des palmiers, toujours des palmiers géants qui ont l'air de toiser toute la faune d'alentour. Enfin des cases. Une vingtaine de cases en latérite, formant un demi-cercle, face au fleuve. Cases rondes mêlées aux cases quadrangulaires, sans aucun souci de symétrie. Loin d'ici les calculs de la géométrie, l'architecture et ses prix !
Une fantaisie néanmoins : le toit de case se prolonge en casquette. C'est le préau, soutenu par de gros bambous de Chine et des fûts. Sous le préau, des claies couvertes sur lesquelles on a étendu des fèves de cacao, cafés et autres graines multiformes qui sèchent doucement dans les fumées, en attendant le soleil.
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La clairière est un petit paradis ! vastes espaces gazonnés d'où la vue s'étend, loin devant soi, prés verts où viendraient stationner quelques caravanes assoiffées par les distances. Tout autour, les collines s'étagent en amphithéâtres dans le lointain, découpant des ciselures sur l'horizon. On croirait voir comme une éolienne se profiler et tourner dans le vent, surmontant des toits de chaume, de tôles, de briques. De cet emplacement l'on peut voir, distinctement la villa des Tombeur, perchée sur une crête, vers les hauteurs au loin. C'est au pied de toutes ces montagnes environnantes que la plaine se déroule avec tout le velours qu'on lui connaît. Ici, la savane s'étale, large, parfumée, piquée de thyms sauvages ; des rôniers solitaires voisinent avec d'autres arbres géants à l'ombre desquels ont poussé des baraquements où des femmes bavardent ; certaines sont assises ou couchées sur des nattes de raphia ; d'autres improvisent des cuisines hâtives, des manières de repas froid : les hommes de leur équipe étant là, elles s'empressent de terminer les repas mijotant sur les feux.
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— Comment as-tu pu venir ici ? interroge Amangoua.
— Une femme qui aime trouve toujours les moyens, dit Makon.
— Qui t'a indiqué la route ? Comment as-tu su que j'étais ici ?
— Comment je suis venue ? répond Makon. J'ai appris que tu avais attrapé une maladie grave, que tu allais mourir ; tu vas nous quitter ! Alors j'ai eu peur, je t'ai cherchée partout, j'ai voulu te suivre et te soigner comme je peux.
— Et qui t'as dit que j'étais ici ?
— Un de tes camarades.
— Julien ?
— Je ne sais pas son nom.
— Et tu as laissé comme ça, tes affaires, tes parents, ton commerce...
— Te suivre, je te dis, savoir où tu es, ce dont tu souffres. J'ai vendu mes affaires, quelques pagnes, mes bijoux, pour avoir un peu d'argent sur moi, pour acheter des médicaments s'il le faut, pour te guérir. Ta maladie m'a effrayée, je te dis, et je suis venue auprès de toi.
— Allons dans ma chambre, dit Amangoua, en la prenant par la main. On va s'expliquer mieux.
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La salle à manger est modeste, mais bien garnie. Ce qui frappe surtout, le décor : tentures, noire et rouge ; au mur des cornes de gazelle travaillées par des cordonniers du pays. Suspendues, également, comme de rares trophées, de petites défenses provenant de jeunes éléphants fraîchement abattus. Le buffet est encombré de fruits de toutes origines : bananes, oranges mûres à peau jaune ou verte, pommes, poires, raisins ; les avocats ainsi que les bananes s'amoncellent. Sur une sorte de divan est posé un gros bouddha de bronze ou de cuivre. Dans la salle à manger donnant sur un grand salon, d'autres objets d'art sont suspendus ou posés, en vrac, mêlés à d'autres statuettes, attendant peut-être d'être mieux utilisés ou agencés. Les invités, ainsi que la famille Tombeur, sont déjà à table et bavardent en des discussions très animées. Une seule absence, la mère Tombeur, retournée sans doute en Europe soigner son foie, ou son rhumatisme ?
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Tout le monde est fonctionnaire, depuis l'élève des écoles, l'étudiant, jusqu'aux chefs de canton. Ils croient fermement que rien n'existe au-delà du prestige que confèrent les places et titres de la fonction publique : car l'administration offre à ces évolués la plus sûre des garanties. Les salaires sont minimes, mais on est sûr, disent-ils, de manger à sa faim, jusqu'à la retraite, jusqu'à la mort. Cela ne vaut-il pas mieux que l'aventure du privé où l'on se trouve constamment exposé aux humeurs changeantes d'un chef autoritaire, de même qu'aux aléas d'une affaire aux buts incertains, vouée à une faillite certaine ? L'Africain est administratif au plus haut chef. Rien de tel aussi, pour briller aux yeux des frères de brousse, Abreba !
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