— Comment as-tu pu venir ici ? interroge Amangoua.
— Une femme qui aime trouve toujours les moyens, dit Makon.
— Qui t'a indiqué la route ? Comment as-tu su que j'étais ici ?
— Comment je suis venue ? répond Makon. J'ai appris que tu avais attrapé une maladie grave, que tu allais mourir ; tu vas nous quitter ! Alors j'ai eu peur, je t'ai cherchée partout, j'ai voulu te suivre et te soigner comme je peux.
— Et qui t'as dit que j'étais ici ?
— Un de tes camarades.
— Julien ?
— Je ne sais pas son nom.
— Et tu as laissé comme ça, tes affaires, tes parents, ton commerce...
— Te suivre, je te dis, savoir où tu es, ce dont tu souffres. J'ai vendu mes affaires, quelques pagnes, mes bijoux, pour avoir un peu d'argent sur moi, pour acheter des médicaments s'il le faut, pour te guérir. Ta maladie m'a effrayée, je te dis, et je suis venue auprès de toi.
— Allons dans ma chambre, dit Amangoua, en la prenant par la main. On va s'expliquer mieux.