Un livre nécessaire, racontant l'histoire du peuple arménien et de sa diaspora, et des témoignages de survivants du génocide ou de leurs descendants. Des parcours de vie fort.
Le plus intéressant, à mon sens, c'est que l'ouvrage ne se focalise pas sur les événements de 1915. J'ai ainsi appris qu'il y eu d'autres moments dans l'histoire, au 19e siècle comme dans la seconde moitié du 20e siècle, au cours desquels les Arméniens furent là aussi persécutés.
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Anouche Kunth, historienne, nous raconte l'histoire de grandes familles arméniennes qui s'étaient installées sur le versant Russe du Caucase où le mont Ararat culmine à plus de 5000 mètres d'altitude.
Ces familles ont échappé au Génocide mais elles doivent faire face, encore, à de nombreux périples pour survivre tant bien que mal.
Elles arrivent finalement à Paris où elles doivent surmonter leur histoire, s'allier aux autres survivants du génocide dans l'empire ottoman.
Un gros travail de recherches documents et agrémenté de photos d'époque.
Même si ce n'est pas ma lecture de prédilection, je reconnaît que ce livre a été très intéressant !
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de Masse critique et je remercie les Editions Belin et Babelio de m'avoir fait découvrir une autre facette d'un pan de l'Histoire.
Cet ouvrage érudit traite de l'exil des Arméniens du Caucase à Paris entre les années 20 et 45. J'ai découvert ainsi que le génocide arménien de 1915 n'était pas le seul évènement de cette histoire, que le territoire caucasien de l'empire tsariste en était aussi partie prenante.
Entre 1917 et 1920, les territoires du sud Caucase (Géorgie, Arménie, Azerbaidjan) ont eu une courte période d'indépendance avant que les bolchéviques ne prennent les choses en main, ce qui déclenchera l'exil d'une élite et d'une bourgeoisie "russe".
Le livre va régulièrement du particulier au général et s'appuie sur des témoignages ou des souvenirs pour prendre du recul et resituer la problématique dans un contexte plus large. Ainsi, ce livre traite la globalité de la situation historique de l'Arménie et des exilés, qu'ils soient d'origine ottomane ou caucasienne.
Les faits sont clairement expliqués, leur conséquences longuement disséquées et l'ouvrage traite aussi bien des conditions d’accueil, des rivalités politiques, des conditions sociales ou de l'évolution du rapport au génocide.
Outre son intérêt historique, cet ouvrage m'a aussi interpelé sur la capacité de la France des années 20 à accueillir 1,3 million d'immigrés, main d’œuvre bienvenue mais pas toujours considérée, comparé à notre incapacité actuelle...
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