AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Cielvariable


Jamais Alex n'oublierait le moment de l'impact : le premier choc à l'ouverture du parachute et le second - plus brutal - quand le module qui le ramenait de l'espace entra en contact avec l’océan. Était-ce son imagination ou il y avait-il réellement de la vapeur ? Des embruns peut-être. Peu importait. Il était de retour sur la Terre. Rien d'autre ne comptait. Il avait réussi. Il était vivant.

Couché sur le dos, les genoux remontés contre la poitrine, tassé dans la minuscule capsule, les yeux mi-clos, Alex vécut un instant de calme extraordinaire. Immobile, les poings serrés, le souffle coupé. C'est à peine s'il arrivait à croire à la réalité des événements qui l'avaient propulsé dans ce voyage spatial. Il essaya de s'imaginer filant autour de la Terre à vingt-huit mille kilomètres à l'heure. Un rêve inaccessible. Et pourtant.

Lentement, il s'obligea à se déployer il souleva un bras, qui bougea normalement. Il sentit le travail du muscle. Quelques minutes plus tôt, il évoluait en apesanteur. Peu à peu, il s'aperçut que son corps lui appartenait encore et il tenta de rassembler ses pensées.

Difficile de définir combien de temps il resta seul à flotter ainsi, quelque part au milieu de l'océan. Puis lorsque les manœuvres commencèrent, tout se passa très vite. D'abord, il y eut le martèlement des pales de l'hélicoptère. Le hurlement d'une sirène. Alex apercevait très peu de choses à travers le hublot, tout juste la houle de l'océan. Soudain, une paume de main se plaqua contre la vitre. Quelques secondes plus tard, la capsule s'ouvrit de l'extérieur. Une bouffée d'air frais s'engouffra et Alex le respira avec délice. Une silhouette enveloppée d'une combinaison de plongée en néoprène se pencha vers lui, les yeux derrière un masque.

- Ça va ?

Alex eut du mal à distinguer les mots à cause du vacarme ambiant. Avait-il rêvé ou le plongeur avait un accent américain ?

- Oui, ça va, cria-t-il en réponse.

C'était faux. Il commençait à ressentir d'horribles nausées et une douleur lancinante derrière les yeux.

- Ne t'inquiète pas ! On va vite te sortir de là...

Cela leur prit plus longtemps que prévu. Alex avait passé peu de temps dans l'espace, mais il n'avait reçu aucun entrainement spécifique. À présent, ses muscles le lui reprochaient cruellement, rechignant à supporter même leur propre poids. Il fallut l'extraire du module, dans le soleil matinal aveuglant du Pacifique. Il régnait alentour un chaos inimaginable. Les pales de l'hélicoptère en suspens au-dessus d'eux malaxaient l'océan, formant des ondulations et des vibrations à la surface. Et, en tournant la tête, Alex aperçut à moins de quatre cents mètres - vision incroyable - un porte-avions haut comme une montagne. Le navire battait pavillon américain. Il ne s'était donc pas trompé sur l'accent du plongeur. La capsule avait du atterrir quelque part au large des côtes états-uniennes.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}