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Citation de Cielvariable


Si les troubles politiques et le développement de la puissance des financiers exercèrent une influence très nette sur la vie littéraire, le climat moral de ces dix-huit années eut sans doute plus d’importance encore. Dès les premières années de la Régence et bien avant la journée des Barricades, les contemporains furent frappés par l’abaissement de la moralité publique. Ils observèrent dans l’aristocratie le goût du scandale, chez les femmes un cynisme nouveau. Bussy-Rabutin, qui parlait d’expérience, a expliqué ces désordres par l’interminable guerre qui entraînait aux frontières la jeune noblesse. Il a parlé de ces « jeunes gens nés dans le bruit des armes et que ce métier avoit rendus brutaux ». À cette brutalité du côté des hommes répondait chez beaucoup de femmes une scandaleuse impudeur. Elles devenaient, dit encore Bussy, « un peu moins modestes qu’autrefois. Voyant qu’elles languissoient dans l’oisiveté si elles ne faisoient des avances ou si elles étoient cruelles, il y en eut de pitoyables, et il y en eut d’effrontées. »

Coligny-Saligny, de même, a observé ces avances des femmes, il a noté qu’elles faisaient maintenant « plus de la moitié du chemin » si elles voulaient avoir des galants que le respect autrement eût fait taire. Cette évolution des mœurs, la littérature mettra quelque temps à la discerner, et Scudéry, La Calprenède, le grand Corneille lui-même continueront à peindre un type conventionnel de la femme, jusqu’au jour où Racine découvrira enfin le vrai visage de ses contemporaines.
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