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Ici encore la transformation du statut de la femme le fait bien apparaître. La famille moderne, qui émerge au 19 ème siècle, dit l'égalité homme/femme dans le mariage, mais enferme également les femmes dans l'espace domestique, entendu comme espace privé s'opposant à l'espace public, lieu d'exercice des droits politiques. Une telle distinction n'existait pas sous l'Ancien Régime. Dans la première constitution issue de la Révolution française, les femmes sont de fait rangées dans la catégorie des citoyens « passifs ». Puis, dès la constitution de 1793, elles sont exclus définitivement des droits politiques. Alors que sous l'Ancien Régime, certaines femmes pouvaient avoir le droit de vote, car dans la tradition juridique féodale il était lié à un statut et non à la personne. Reste que la contradiction est manifeste. D'autant que, par la suite, la prolétarisation des femmes va peser. Ici encore le processus n'est pas linéaire. Il sera non seulement moins rapide que le croyaient Marx et Engels, mais les femmes seront prolétarisées en tant que groupe social spécifique. Suite, justement, au statut particulier que va leur conférer la construction de la famille moderne/capitaliste au sein des classes populaires (3). Reste que, si cette dimension est toujours présente, on connait la dynamique d'ensemble du mouvement historique. Naturellement, on ne peut comprendre ce dernier sans référence aux luttes menées. Mais nous retrouvons là une question déjà soulignée : la façon dont le droit (l'exigence de nouveaux droits) va structurer l'horizon des luttes d'émancipation.

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