Or le tragique du monde de la langue de Guyotat ne va pas sans une jouissance certaine du texte même, laquelle tient au rythme, au flux, à la texture, à la matière de la langue — et c’est sans doute cette étrange et presque dérangeante douceur inhérente à cette langue qui fait que la cruauté et la violence, qui y sont présentes également, et avec autant de force, ne provoquent pas la répulsion : les tensions entre douceur et violence y sont au contraire si fortes, si inlassablement réouvertes, qu’elles offrent contre toute attente un terreau pour la naissance d’un certain sentiment de beauté, a priori totalement inespéré dans ce chaos.