AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de micdou


Fribourg, le 25 janvier 1946, minuit
Conférence de François Mauriac à l'Aula de l'Université. En fait, c'est une conférence de notre René Bady, admirable d'ailleurs, sur Mauriac et qui dure plus d'une heure. Mauriac, ainsi préfacé, ne parle que vingt ou trente minutes, pathétiquement, avec sa voix brisée, de ce que la France vient de vivre. Je ne le résume pas, car cela sera sans doute publié… Je veux, bien sûr, approcher Mauriac, mais comment faire ? Je cours à l'Hôtel suisse, où une réception doit suivre la conférence. Comme je n'y suis pas convié (je ne fais pas partie de la société Sarinia, qui a monté Asmodée et invité Mauriac, ni d'ailleurs d'aucune autre confrérie académique, j'en ai horreur), j'essaie d'obtenir la couverture du professeur Serge Barraud que je vois attendre dans le hall, sec et immobile comme un héron, et plus chauve que jamais ; mais il m'écarte, effrayé, en grommelant qu'il n'est pas invité non plus… Je sors au moment où se range, au bord du trottoir, une grande voiture noire d'où descend Bady qui ouvre la portière à Mauriac. Il m'aperçoit, me saisit le bras, me pousse au-devant du grand homme: "Permettez que je vous présente Antoine Dousse, un de mes étudiants qui est un admirateur fervent de votre œuvre." Ensemble ils m'entraînent au premier étage où est servi un souper. Mauriac est charmant et drôle, il me félicite d'abord d'avoir la chance d'étudier à Fribourg et sous la conduite de Bady.
(Antoine Dousse)
Commenter  J’apprécie          00









{* *}